1/11 Montreuil (Seine-Saint-Denis) La maison noire aux deux visages

A Montreuil, cette construction couleur d’encre joue la carte du contraste maximum avec son environnement. En résulte un volume d’aspect sombre mais pourtant lumineux, fermé sur rue, ouvert sur jardin.

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Cest l’histoire d’un compositeur, d’une styliste et de leur enfant qui habitent une petite propriété à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Par l’intermédiaire d’un ami commun, ils s’adressent à l’équipe d’architectes de l’Atelier du Pont (collectif Plan 01) pour déposer – et obtenir – un permis de construire pour une extension de leur résidence. Rien que de très banal mais, entre-temps, la menuiserie installée sur la parcelle voisine est à vendre… Ils s’en portent aussitôt acquéreurs, forment un autre projet de vie et, dans la foulée, commandent aux mêmes architectes une maison toute neuve !

Jouer sur les contrastes. Les règles urbaines sont strictes sur cette longue parcelle en pente douce, à la très ancienne vocation maraîchère. Le gabarit en hauteur est sévèrement limité, deux places de parkings extérieures sont à prévoir et obligation est faite de venir s’accoler au bâtiment mitoyen ou de sacrifier deux mètres de largeur à une venelle latérale. Option qui sera effectivement retenue au final. Heureusement, le lopin de terre est idéalement orienté : au nord, la rue et, au sud, le soleil, le jardin et la vue offerte sur le lointain… « Alors nous avons joué la carte du contraste maximum avec l’environnement, en termes de couleurs comme de matériaux », explique Anne-Cécile Comar, une des architectes de l’équipe.

La proximité du vis-à-vis côté rue conduit les concepteurs à installer en façade un filtre constitué de fines lames de pin sur structure métallique, derrière lequel la « vraie » façade en retrait est entièrement vitrée. Ce moucharabieh dissimule également un patio éclairé depuis le toit sur lequel ouvrent les salles de bains et le dressing.

Côté jardin en revanche, la construction est largement vitrée. Les baies et la loggia font apparaître la maison comme un volume évidé. En prolongement du salon, au-dessus d’un platelage en bois, une pergola est prévue pour filtrer le soleil. En sous-sol, une cave doit son existence à la nécessité de creuser profondément le terrain de remblais, de médiocre portance, pour aller trouver le bon sol d’assise.

Parois massives inertes. A l’intérieur, « nos clients, sensibles aux charmes de l’ancien, souhaitaient une maison pas trop actuelle », précisent les architectes, qui disent les avoir rassurés en leur proposant une ambiance tout de même contemporaine mais, surtout, chaleureuse et lumineuse.

La fluidité de l’espace intérieur est maximale, de la loggia au jardin, des décrochements viennent organiser les différents niveaux conçus sur le modèle du plateau ouvert. Un maximum d’espace est dévolu aux « pièces à vivre », sur le jardin, tandis que les trois chambres sont de petites tailles.

Les murs sont montés en blocs-béton, rien de bien original à cela. En revanche, pour éviter un doublage intérieur en plaques de plâtre « qui sonnent creux », les architectes ont proposé, pour répondre au désir de leurs clients, de mettre en œuvre une contre-cloison en carreaux de plâtre, isolée de la paroi extérieure par des panneaux de polystyrène expansé. Une disposition constructive qui renforce en outre l’inertie thermique d’été de la maison. Les fenêtres à menuiserie acier laqué sont placées au nu extérieur de la façade, ce qui ménage de nombreuses tablettes intérieures de rangement. Les sous-faces des planchers (poutrelles et hourdis), laissées brutes, ont été simplement peintes en blanc, « une option négociée avec nos clients en cours de chantier, au vu du bel aspect de surface obtenu par l’entreprise », explique Anne-Cécile Comar.

Enduit noir. En façade et en pignons, les parois reçoivent un enduit noir profond teinté dans la masse qui renforce l’impression de solidité et de furtivité de la construction et affirme le contraste avec la rue. En toiture, enfin, a été mise en œuvre une couverture de bac acier faite de panneaux sandwich utilisés pour les hangars industriels.

« C’est une maison un peu secrète, à l’aspect sombre, mais où la lumière est omniprésente. Un projet modeste, traité avec des matériaux extrêmement simples. Reste qu’à une aussi petite échelle, tout doit être méticuleusement dessiné et pensé. Et même si des tensions apparaissent au moment de l’appel d’offres qui ramène le maître d’ouvrage au principe de réalité, lorsque le couple architecte-client fonctionne, les difficultés s’aplanissent. En dix mois, le tour était joué. Nos clients sont aujourd’hui ravis de leur nouvelle maison ! », assurent les architectes.

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DESSIN - Montreuil coupe.eps DESSIN - Montreuil coupe.eps

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