40% des déchets pourraient être valorisés d’ici 10 ans

Le taux de valorisation des déchets ménagers pourrait atteindre 40% d'ici dix ans contre 20% actuellement grâce notamment aux progrès réalisés dans la valorisation des déchets alimentaires, a estimé mardi le secrétaire général des 8ème assises nationales des déchets, Stéphane Cassereau.

Si en matière de production de déchets industriels, la France est en phase de "stabilisation", voire de "diminution" depuis plusieurs années, la production de déchets ménagers continue d'augmenter de 1% par an pour atteindre 350 kg par habitant contre 150 kg il y a 25 ans, a souligné M. Cassereau, directeur de la Drire (Direction régionale de l'Industrie, la Recherche et de l'Environnement) des Pays-de-la-Loire.

"Seuls 20% sont recyclés et le reste est dirigé vers les décharges ou les incinérateurs", a-t-il ajouté.

Si ce taux est passé de 0 à 20% en dix ans, il est "largement insuffisant" car "l'estimation du potentiel est d'environ 40%, ce qui est l'objectif pour les dix prochaines années", a estimé M. Cassereau.

Un pourcentage qui pourrait être atteint grâce à "la fraction fermenticide (les déchets alimentaires) de notre poubelle qui en représente un tiers" et qui aujourd'hui n'est pas recyclée.

Les déchets alimentaires, entreposés en décharge, produisent du biogaz (méthane) qui contribue à 3% à l'effet de serre, note M. Cassereau. "L'une des solutions c'est le compostage", une solution qui permettrait de transformer "la part fermenticide" en engrais capable de remplacer les engrais chimiques utilisés dans l'agriculture.

Enfin le développement de nouvelles filières de recyclage, comme celle des déchets électriques et électroniques, devrait permettre d'améliorer la situation, selon M. Cassereau. Ces déchets augmentent en effet de 3 à 5% par an et pèsent, ménages et industriels confondus, quelque 1,5 million de tonnes par an.

Reste que la multiplication des filières de recyclage "commence à poser problème", aussi bien pour les usagers que pour les collectivités locales, note l'expert.

Il plaide donc pour "trouver un autre équilibre", notamment par le développement de points de "collecte multimatériaux" et "un système qui ne transfère pas la charge sur les collectivités".

Pour cela, Jacques Pélissard, le président de l'Association des maires de France, a réclamé mardi la généralisation de "l'internalisation" du coût du recyclage dans le prix des produits afin de soulager financièrement les collectivités locales chargées de la collecte et du tri.

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