La valorisation de ses parcs et jardins existants et l’enrichissement de son patrimoine constituent les deux piliers de la politique d’aménagement de la ville. La création d’espaces verts est ainsi programmée de façon systématique lors de la mise en œuvre de nouveaux projets urbains de grande ampleur. Cette stratégie se fonde également sur la volonté de proposer une gestion des espaces respectueuse des exigences liées à l’engagement de la collectivité en faveur de l’environnement. L’un des principaux axes développés ces dernières années a été, à partir de 2002, la réduction progressive de l’utilisation des produits chimiques pour aboutir à la mise en place du « zéro phyto » en 2006 sur l’ensemble des parcs, jardins, promenades, voiries et cimetières. D’autres actions s’inscrivent dans cette démarche de gestion durable, avec l’utilisation de techniques alternatives de désherbage, le paillage des massifs, la valorisation des déchets verts, la mise en place d’un fleurissement pérenne à base de vivaces ou la rationalisation de l’arrosage et le développement du recyclage des eaux pluviales. Autre conséquence de ces changements de pratiques : l’engazonnement des sols longeant les grandes avenues et les allées des cimetières, auparavant traités en stabilisé sablé, pour limiter les opérations d’entretien, augmenter la capture du carbone atmosphérique et favoriser le rafraîchissement de l’air.
Inventaire informatisé des arbres.
Les arbres constituent l’autre maillon essentiel dans l’élaboration de la trame verte urbaine de la ville qui dispose d’un patrimoine arboré dépassant les 20 000 sujets dont 7 186 sont en alignements. Un chiffre connu avec précision, la direction des espaces verts (DEV) possédant une cartographie et un inventaire informatisé, régulièrement mis à jour. « L’une des particularités de la ville est la présence d’un grand nombre d’arbres formés en taille architecturée. On en compte 3 590 dont 1 154 tilleuls pour le seul boulevard de la Reine, 386 platanes pour l’avenue de Sceaux, 1 095 pour l’avenue de Paris, 513 pour l’avenue de Saint-Cloud et 312 pour l’avenue des États-Unis », souligne Stefano Girasante, responsable du patrimoine arboré. Des arbres entretenus par une taille mécanisée annuelle afin de conserver leur gabarit tout en respectant leur biologie. Depuis 2007, ils n’ont reçu aucun traitement, et des études réalisées par BET ont montré que les lâchers d’auxiliaires n’étaient pas non plus nécessaires pour leur assurer un bon état sanitaire. Les mesures de protection s’étendent au-delà de l’espace public : 45 sujets, situés chez des particuliers, sont répertoriés au titre des Evip (espaces verts d’intérêt paysager).
Des opérations d’exception.
Pour fêter le 400e anniversaire de la naissance du célèbre jardinier paysagiste du Roi-Soleil, André Le Nôtre, Versailles s’est lancée dans la création ou le réaménagement de sites pour certains, emblématiques. L’un des premiers projets de l’année concerne la restructuration paysagère de l’avenue de l’Europe, à l’intersection du fameux « Trident » avec ses trois grandes avenues menant au château. Ouvert début mai dans le quartier Saint-Louis, le jardin des Senteurs, conçu par le paysagiste-conseil de la ville Nicolas Gilsoul, est une invitation à découvrir le monde des parfums. Le premier espace, l’Écrin, borde la cour des Senteurs où vont s’installer boutiques d’exception et musée du Parfum. Les végétaux des deuxième et troisième séquences, l’Herbier et le Jardin, font référence aux plantes prisées par les parfumeurs. En juin, ce sera au tour du jardin des Musiciens-Italiens, attenant au bâtiment qui accueillait les artistes de la cour de Louis XIV, de rouvrir ses portes. À l’occasion des Journées du patrimoine, à la mi-septembre, le jardin des étangs Gobert, réalisé par le paysagiste Michel Desvigne autour de deux anciens bassins alimentant les fontaines du château, sera présenté au public. D’autres projets sont pilotés par différents acteurs du territoire comme la communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc et l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles (EPV). L’allée Le Nôtre, une vaste promenade plantée d’un quadruple alignement de chênes pédonculés, sera réhabilitée sur un ancien tracé dessiné par le « Grand Jardinier » dans le secteur des Matelots-Mortemets, au sud du parc du Château. Un projet élaboré sous l’égide de l’architecte en chef des Monuments historiques Pierre-André Lablaude. Celui de l’allée royale de Villepreux, dans le prolongement du grand canal et dans l’axe de la « grande perspective », toujours imaginée par le jardinier du roi, est piloté par les paysagistes Thierry Laverne et Florence Mercier. Enfin, début 2014, s’achèvera la rénovation des jardins de l’ancien hôpital royal Richaud, conduite par Jean-Michel Wilmotte, l’architecte en chef des Monuments historiques Frédéric Didier et les paysagistes François Neveux et Bernard Rouyer…






