Pas de promenades sur les bords de quai. A un projet ambitieux de remise en eau de l’avenue du Peuple-belge sur 800 m, qui avait à la fois les faveurs du monde économique et des écologistes, c’est l’option, beaucoup plus modeste, de transformation de l’avenue en un grand parc qui est arrivée en tête.
Les quelque 10 % de Lillois, Lommois et Hellemmois ayant voté ont en effet préféré, d’une très courte tête, le projet du parc, moins cher, plus facile et plus rapide à mettre en œuvre.
Quasi-égalité
La consultation inédite menée par la Ville de Lille, via les personnes inscrites sur les listes électorales, aura donné un résultat très peu tranché. Au final les quatre scénarios proposés (voir encadré ci-dessous) sont en effet presque arrivés tous à égalité, chacun ayant remporté peu ou prou un quart des 14 596 votes.
Le scénario 1 et son parc remporte 27 % des suffrages, le scénario 3, combinant une remise en eau sur la moitié du tracé et un parc sur le reste, 26 %, le scénario 4 de remise en eau totale également 26 %, tandis que le parc agrémenté de son miroir d’eau ne récolte que 21 % des voix.
Avec environ 2 500 bulletins électroniques enregistrés chacun, le secteur de Lille-centre et celui du Vieux Lille sont les quartiers qui comptent le plus de votants.
Pourtant le scénario 4 avait la faveur de Martine Aubry, et sa déception était palpable lors de l’annonce des résultats : « Le travail mené par l’association Renaissance du Lille ancien en faveur du retour de l’eau était pourtant très convaincant. Désormais, je vais me passionner pour le scénario 1 ».
Paysagistes
Le choix étant acté, la ville va donc lancer une consultation pour demander aux Lillois les usages qu’ils souhaitent retrouver sur ce grand parc, tout en faisant appel à des paysagistes pour dessiner ce projet estimé à 25 millions d’euros. L’équipe municipale espère pouvoir terminer les travaux avant la fin du mandat.
« Dans 10 ans, un autre maire reviendra peut-être sur cette idée de remise en eau, la création d’un parc ne rend pas les choses irréversibles », conclut cependant Audrey Linkenheld, première adjointe à la maire de Lille.
Les quatre scénarios proposés à la consultation
Scénario 1 : un parc
Le premier scénario proposé est celui qui consiste à transformer les plus de 7 ha de l’avenue en un grand parc. Ce projet, le moins coûteux et le moins impactant en terme de travaux, est estimé à 25 millions d’euros.
Scénario 2 : un miroir d’eau
Le deuxième projet, estimé à 30 millions d’euros, ajoute au parc un miroir d’eau de 2 000 m² au niveau de la halle aux sucres permettant de rappeler la présence historique de l’eau.
Scénario 3 : remise en eau sur 300 m
La troisième option à 40 millions d’euros intègre la réouverture du canal sur 300 m.
Scénario 4 : remise en eau sur les 800 m
Enfin la dernière option, la plus coûteuse (60 millions d’euros) et la plus compliquée, consiste à remettre en eau l’ensemble de l’avenue. Cette solution a les faveurs de l’association Renaissance du Lille ancien.
