Trois ans après le lancement de « Marseille en grand » par le président de la République, Emmanuel Macron, la ville donne a donné à voir, le 4 septembre 2024, ses premières écoles rénovées et construites. Le plan qui avait accordé à Marseille et sa métropole plusieurs millions d’euros à investir dans différents domaines a permis d’engager de nombreuses rénovations et constructions de groupes scolaires, dans le centre de la ville comme dans les quartiers extérieurs. Il a conduit à la création de la Société publique des écoles de Marseille (Spem) qui dote la ville de fonds et de garanties d’Etat pour remettre ses établissements à niveau.
Dans le 1er arrondissement, l’école élémentaire des Abeilles a connu sa première rentrée, avec un an de retard à la suite du dépôt de bilan de l’entreprise APH, initialement chargée du gros œuvre. Inséré dans un tissu urbain dense, cet établissement de type Ferry compte 1 400 mètres carrés d’espaces intérieurs qui se dressent en R+4 sur une emprise de 500 mètres carrés. En rez-de-chaussée, une petite cour végétalisée et dallée en béton désactivé s’organise autour d’un platane préservé par la rénovation. « Cette construction resserrée autour d’un arbre qui ombrage la cour et rafraîchit l’ensemble s’adapte parfaitement aux exigences du climat méditerranéen », indique l’architecte du projet, José Morales, de l’agence Mambo Architectures. Sept salles de classes équipées de dalles antibruit et de brasseurs d’air accueillent 216 élèves qui peuvent se retrouver dans la cour de 500 mètres carrés aménagée à R+2. Au dernier étage, un gymnase est accessible depuis l’extérieur de l’école, sous un toit végétalisé. Située dans une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (Avap), la rénovation et l’extension des Abeilles a été soumise à l’avis de l’architecte des bâtiments de France, pour le traitement des façades neuves et rénovées et des encadrements de fenêtres en bois.
4 000 réserves
A quelques encablures, dans le 3e arrondissement, la construction de l’école Marceau a posé moins de défis de construction, puisqu’elle a été érigée sur un terrain vague, selon les exigences du niveau Bepos Effinergie de la RT 2012 et la démarche Bâtiments durables méditerranéens (BDM). Cela n’a pas empêché la ville de poser « 4 000 réserves » à la livraison, selon le maire. La moitié des 330 élèves accueillis depuis la rentrée fréquentaient les années précédentes les Algeco de l’école Busserade-Masséna. « Avec ce projet, l’école devient la capitale du quartier », résume le maire de Marseille, Benoît Payan. Un parvis commun donne accès à l’école et la salle polyvalente. Une ludothèque de 400 mètres carrés ouverte aux habitants et une « rue des enfants » livrée à l’automne doivent contribuer à « renforcer le lien social et dynamiser la vie locale ».
« L'école Marceau, capitale du quartier », résume Benoît Payan, le maire de Marseille. © C.G.
Le groupe scolaire Malpassé-Les Oliviers (13e arrondissement) doit aussi prendre une place centrale au sein de son quartier, composé de grands ensembles. Mais l’enjeu majeur que posait ce vaste établissement en structure GEEP était de se débarrasser de l’amiante et du plomb de sa construction. Les logements du personnel, la cantine et le gymnase ont été rasés. D’abord désossée, l’architecture métallique du bâtiment scolaire a été réhabillée en recourant à des matériaux réemployés ou biosourcés. La Spem, maître d’ouvrage, vise le niveau E4C1 du label E+C-. Dans cet ensemble très minéral, l’école doit devenir une oasis. Désimperméabilisée et ombragée, la cour est désormais plantée en de multiples points.
Le groupe scolaire Malpassé-Les Oliviers doit devenir une oasis au cœur de son quartier. © C.G.
Avec 188 écoles à rénover en dix ans, la Spem, qui emploie déjà trente salariés, « monte en charge », assure le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, qui précise que 17 chantiers seront engagés cette année. Face aux incertitudes politiques nationales, le préfet l’assure : « L’Etat veillera à la continuité de la mise en œuvre du plan Marseille en grand ».
