Traitements moins horticoles, diminution des pesticides, économie en eau, regroupement des fleurissements sur certains sites clés. Les villes réfléchissent à diminuer leurs coûts d’entretien des espaces verts sans en restreindre le nombre ni la surface. Mais qu’en pensent les habitants ? La municipalité de Feyzin (Rhône) a expérimenté en juin (pour un coût de 8 000 euros) une méthode d’enquête pour déterminer les différents traitements et usages à attribuer à deux espaces verts – la bordure de la route nationale 7 qui traverse la commune et le parc des Trois Cerisiers – en accord avec les attentes et pratiques des habitants.
Elaborée par la société Nova 7, spécialisée en stratégie et marketing, la méthode EVScope consiste à interroger sur site environ 400 personnes utilisatrices sur une période d’une semaine.
Les principaux usages – jeux, pique-nique, sport, passage… – sont déterminés ainsi que les attentes. L’appréciation par les usagers de l’espace vert actuel est abordée au travers de plusieurs critères : propreté, bien-être, présence d’espèces naturelles, aménagement, esthétique, tranquillité, etc.
Avis des usagers. Les réactions spontanées quant aux options futures sont recueillies sur photos d’aménagements similaires : « Il ne s’agit pas de concertation : nous n’informons pas les usagers interrogés sur l’ensemble des contraintes liées aux sites et n’en faisons pas des experts. Notre intervention se situe en amont de la concertation pour valider ou infirmer de grandes orientations », explique Robert Revat, directeur de Nova 7. Le traitement plus naturel de la bordure de la nationale 7 a été validé par l’enquête : la suppression des fleurissements et la présence de haies libres ont été bien acceptées sur ce lieu de passage essentiellement automobile, perçu de façon mitigée dès le départ.
En revanche, la proposition de réaménagement d’une partie du parc des Trois Cerisiers a fait l’objet d’un refus global. Souhaitant avant tout plus de jeux pour les enfants, de fleurs et d’équipements sanitaires, les usagers ont perçu le traitement naturel du site comme un manque d’entretien. Les pelouses non tondues ne se prêtent pas aux pique-niques. La nature « rustique » semble considérée de façon positive en ville dans la mesure où elle ne s’oppose pas aux usages.


