Les Plans de prévention des risques (PPR), véritables servitudes d'utilité publique qui s'imposeront aux plans d'occupation des sols (POS), commencent à se mettre en place dans le département.
Un programme d'études de 16 millions de francs est en cours
A ce jour, l'Etat en a prescrit quarante-huit (risques retenus : inondations, mouvement de terrain, feux de forêt) et un programme d'études sur cinq ans de 16 millions de francs est en cours. Déjà, hors feux de forêt, douze projets de « PPR » ont fait l'objet de saisine des communes concernées et dix autres sont en préparation.
Les premiers à être approuvés par la préfecture, couvrant le risque inondation, seront ceux de la vallée de la Siagne (communes de Cannes, Mandelieu, La Roquette, Pégomas et Auribeau ; enquête publique en cours depuis le 17 novembre) et du bassin de la Brague (Antibes et Biot ; également à l'enquête publique). Le cas de la vallée du Var est un peu différent car celle-ci doit faire l'objet en 1998 d'une vaste « étude hydraulique refondatrice ».
Incontestablement, l'établissement de tels documents, porteurs de contraintes fortes, est assez mal vécu par les communes, les aménageurs, les propriétaires fonciers qui voient là une nouvelle strate réglementaire apparaître dans un département où l'urbanisme est déjà soumis à de nombreux textes et lois.
Mais, rétorque le préfet des Alpes-Maritimes, Philippe Marland, « on ne peut demander à l'Etat d'intervenir pour réparer les dégâts des catastrophes et vouloir s'affranchir de contraintes et risques qui sont bien réels. »
Les inondations qui ont à nouveau frappé certaines zones du département ces derniers semaines (la vallée de la Tinée et de la Vésubie) en apporte la preuve dramatique...
Cartographie et zonage
Fondé sur une cartographie au 1/5 millième, le PPR de la vallée de la Siagne retient comme crue de référence la crue centennale, estimée à 550 m3/s. Les espaces sont classés en zone sans risque, à risque modéré ou à risque fort, de fait inconstructibles. C'est le cas actuellement de toute la plaine alluviale de la Siagne, entre le cours d'eau et son affluent, le Béal.
Parallèlement à l'élaboration de ce PPR, les communes du bassin versant (quatorze) se sont regroupées au sein du « Syndicat intercommunal de la Siagne et de ses affluents » (Sisa). Celui-ci a notamment décidé d'engager un programme d'ensemble d'aménagement et de gestion, qui pourra bénéficier jusqu'à 80 % de subventions.
La préfecture l'invite à lancer sans tarder une étude (six mois) précisant les travaux prioritaires à engager pour restaurer le bon écoulement de la rivière sur certaines sections.