ZAC par ZAC, Grenoble avance ses pions dans l’aménagement durable. « En testant l’isolation extérieure et les capteurs solaires, Vigny-Musset a été un laboratoire d’idées et de R & D mais la ZAC de Bonne a permis de pousser les exigences environnementales avec un véritable objectif de performance ! », rappelle Pierre Kermen, son instigateur, ex-adjoint à l’urbanisme de la Ville de Grenoble. Avec comme outil le programme européen Concerto/Sesac (*), cette ZAC a métamorphosé l’image de la ville : « En facilitant l’extension du centre-ville, la requalification de cette ancienne friche de 8,5 ha a suscité une vraie réflexion à Grenoble autour de l’accessibilité, de la qualité architecturale et environnementale sous l’angle de l’efficacité énergétique. C’est un véritable changement culturel », témoigne Valérie Dioré, directrice de la SEM Sages, aménageur de la ZAC.
Méthode reproductible
Pour atteindre l’objectif, jugé quasi surréaliste il y a cinq ans, de 50 kWh/m2 par an sur le chauffage, 35 kWh/m2 par an pour l’eau chaude sanitaire et 10 kWh pour l’électricité dans les communs, la ZAC a fait sa révolution. Un, comme le rappelle l’architecte urbaniste Loizos Savva (Aktis) en intégrant sur des cœurs d’îlots en pleine terre un bâti peu énergivore (avec isolation extérieure, ventilation double flux dans 450 logements, capteurs solaires sanitaires et/ou panneaux photovoltaïques) ainsi qu’un bâtiment à énergie positive (1 600 m2). Deux, en associant sur le site, de la cogénération, un système de réinfiltration des eaux pluviales, des stationnements en sous-sol, une mobilité douce (zone 30) et un poumon vert de 3,4 ha.
La démarche est-elle reproductible sur d’autres écoquartiers ? Si les uns, tels les promoteurs, jouent la prudence en exhibant « un surinvestissement de 10 à 15 % et des coûts de travaux conséquents », les autres reconnaissent volontiers que « la ZAC de Bonne a constitué une véritable base pour d’autres opérations », souligne Loizos Savva. Plan local d’urbanisme enrichi de ce retour d’expériences, travail de concert entre les acteurs, recours aux AMO… «les expérimentations de la ZAC sont devenues des réflexes, observe Perrine Flouret, chef de projet Concerto à la Ville de Grenoble. Avant tout, c’est la méthode de Bonne qui sera reproductible et servira d’exemple. »
