Le premier morceau d’un quartier d’agglomération trinationale prend forme, à l’ouest de la gare de Saint-Louis : le 10 janvier après un concours d’architecture financé par l’Agglomération trinationale de Bâle, le conseil municipal de la plus grande banlieue française de Bâle a retenu l’alsacien Denis Dietschy comme maître d’œuvre du parking silo de 300 places.
Dans l’étude livrée en 2003 à l’Agglomération trinationale de Bâle sur l’aménagement des 110 hectares qui séparent la frontière franco-suisse de l’aéroport, à l’ouest de la voie ferrée Bâle Mulhouse, l’agence bâloise Herzog et De Meuron avait repéré cet équipement public comme le premier signal du nouveau quartier. L’équipe franco-suisse de maîtrise d’œuvre a laissé « volontairement ouverte la question de l’accroche du projet sur le nouveau quartier », explique l’architecte.
Emiettement des responsabilités. Cette ouverture se révèle d’autant plus pertinente qu’un grand flou demeure, à propos des partis d’aménagement concernant les terrains situés au nord et au sud. Dans la zone détenue par le syndicat mixte du technoport, la décision des deux Etats concernant la desserte ferroviaire de l’aéroport ajoute une complexité technique : la voie ferrée traverserait le site d’une soixantaine d’hectares pressenti pour la création d’un golf. Vers le sud et la ville de Bâle, la création d’un quartier associant habitations et activités se heurte aux réticences du président de la communauté de communes des Trois-Frontières (C3F), également maire de Hésingue : « Pas question de construire un Hésingue bis », s’insurge Roland Igersheim, conscient du fait que « la vision à long terme des urbanistes s’oppose aux impératifs du court et du moyen terme qui s’imposent aux élus ». L’obstacle du temps s’ajoute à l’émiettement des responsabilités dans l’espace français de l’Agglomération trinationale de Bâle. Directeur des services techniques de Saint-Louis, Jean-Jacques Brodbeck s’interroge : « Veut-on vraiment faire cette agglo ? Des bans communaux mal dessinés ne peuvent justifier de ne rien faire. » Les décisions attendues au premier trimestre 2007, dans la foulée des études complémentaires commandées par la C3F à Herzog et De Meuron, donneront des indications sur la poursuite du projet phare de l’agglomération trinationale.