Ancenis Un morceau de ville ouvert sur la Loire

La ville d’Ancenis projette d’étirer son centre historique sur une zone d’activités partiellement en friche. Le futur quartier, à la fois piéton et végétal, sera valorisé par des espaces publics stockant les eaux pluviales et par la proximité de la Loire.

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Ancenis (Loire-Atlantique) veut renouer avec son fleuve. La ville, construite à l’origine sur une île de la Loire, s’est ensuite développée au nord par un tissu d’habitat hétéroclite, regroupé au-delà du faisceau ferroviaire. Le centre historique est resté isolé malgré les comblements successifs des bras du fleuve. C’est sur ses franges Est que la ville veut rééquilibrer son développement, avec un projet urbain de 600 logements et de plus de 10 000 m2 de surfaces tertiaires. « La ville d’Ancenis, à mi-distance d’Angers et de Nantes, connaît un fort dynamisme économique et démographique, explique Gérard Bizon, chargé de mission à la Sela (Société d’équipement Loire-Atlantique) mandatée par la Ville pour la phase d’études. Le territoire communal est cependant très limité. La conception d’un nouveau quartier sur cette zone d’activités partiellement en friche revêt ainsi une importance stratégique. »

Valoriser le secteur inconstructible

Le site ne manque pas d’atouts, accolé à la gare et au centre-ville, dans un balcon de verdure en pente douce vers la Loire et ouvert sur l’île Delage. Il n’est pas non plus épargné par les contraintes, son quart sud étant classé inconstructible au PPRI. Pour préciser le projet d’aménagement, un marché de définition a été lancé, remporté par l’équipe Forma6/Phytolab en décembre 2007. « La Loire, si proche de la ville d’Ancenis, restait un horizon à redécouvrir. Le futur quartier définira de nouveaux liens entre la ville et son fleuve », explique l’architecte urbaniste Jean-Christophe Rousseau, de Forma6. Un obstacle cependant, et de taille : le périmètre d’étude ne comprend pas les rives de la Loire où une station de captage coupe les vues sur le fleuve.

L’idée de l’équipe lauréate : valoriser la partie inconstructible du site par un plan d’eau, créant un paysage aquatique en miroir de la Loire. L’ouvrage, étendu sur 1,4 ha, évoquera les « boires », ces mares formées au-delà des digues par le fleuve lors de brusques montées des eaux. Transition paysagère entre l’espace urbanisé et le fleuve, le plan d’eau pourrait être converti en espace d’initiation au nautisme, sécurisé par rapport au fleuve et rééquilibrant l’implantation des équipements de loisirs sur la commune.

Il jouera aussi un rôle hydraulique : « Ce bassin agira en zone tampon, préservant le tissu urbain des crues de la Loire. Il recueillera également les eaux de ruissellement du futur quartier », précise le paysagiste Loïc Maréchal, de Phytolab. Il s’agit pour les concepteurs de reconstituer le parcours naturel de l’eau, en composant la trame urbaine à partir de cet espace aquatique. De larges sentes piétonnes et végétalisées y seront connectées et rayonneront, ouvrant le futur quartier sur la Loire : « Ces espaces publics et privés suivront la pente, leur emprise généreuse permettant d’y loger des ouvrages de rétention des eaux pluviales comme les noues et les tranchées drainantes », précise Loïc Maréchal. Pour stocker les eaux pluviales au plus près de leur point de chute et favoriser leur infiltration dans le sol alluvionnaire, les espaces non construits respecteront la porosité des sols : réduction minimale de la voirie, allées rendues carrossables par de simples dalles de béton à joints ouverts, sentes piétonnes traitées de façon rustique, en chemin ou en prairie... Une véritable chasse à l’imperméabilisation.

« La proximité de la gare, du centre-ville et des espaces naturels vont dans le sens d’un quartier à la fois piéton et végétal, explique Jean-Christophe Rousseau. Cela suppose un projet économe en ressources foncières qui dégage les espaces nécessaires. » Pour résoudre cette équation, les urbanistes proposent un stationnement mutualisé (poches en tête d’opération, parking-silo à proximité des activités tertiaires) et un tissu bâti à la fois dense (60 logements/ha) et varié dans ses typologies : maisons en bande, maisons patio, superposées, petits collectifs à R 4.

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