Le volet ferroviaire du futur contrat de Plan s'annonce important. Quelles sont les priorités de l'Etat ?
Notre grande priorité est de faire sauter le bouchon ferroviaire de Cenon à Bordeaux-Saint-Jean. Un premier franchissement moderne à la place de la passerelle actuelle coûte 1,5 milliard de francs, son doublement (2 x 2 voies), c'est 1 milliard de francs supplémentaire. L'urgence pour l'Etat avec la SNCF et RFF est de mener rapidement les études pour disposer, d'ici à trois ou quatre ans, d'un premier franchissement moderne et rapide. S'imposera alors un deuxième franchissement qui contournera la gare pour permettre au fret notamment mais aussi aux trains de voyageurs vers Toulouse et Dax de passer sans s'arrêter. Nous devons être prêts à accueillir le TGV, notamment le tronçon Bordeaux-Angoulême Nord, très demandé par le conseil général de la Charente. Nous ne pouvons pas dire encore si cette ligne TGV sera inscrite au menu du volet interrégional du contrat de Plan. Nous supprimerons aussi des passages à niveau sensibles dès 1999 et souhaitons la participation des conseils généraux à la mise en sécurité d'autres dans le futur contrat de Plan. Nous travaillons aussi sur les liaisons TER. Pour l'Etat enfin, la réouverture de la ligne Pau- Canfranc n'est pas une priorité même s'il existe un espace pour une réseau ferré d'intérêt interrégional si les différents partenaires régionaux s'entendent avec - pourquoi pas ? - un soutien de l'Europe.
Quelle place tient la route dans cette stratégie ?
L'Etat continuera d'assumer seul le financement (250 millions de francs sur les trois prochaines années) de mise aux normes autoroutières de la RN10 au sud de Bordeaux. Nous saurons solliciter davantage les collectivités locales pour les autres programmes. Dès l'avenant à l'actuel contrat de Plan, nous enclencherons les études sur la déviation d'Aire-sur-l'Adour pour démarrer le programme sans tarder. Nous sommes toujours dans l'attente de la proposition du ministre des Transports pour la modernisation de la Langon-Pau notamment pour la section Aire-sur-Adour-Pau : jusqu'où ira, au nord de Pau la partie concédée ? Cet axe est important pour les départements du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.
Nous souhaiterions également enchaîner les travaux sur la RN10 au nord de Bordeaux pour que toute la partie girondine de cette route soit modernisée. Nous en discuterons avec le conseil régional et les collectivités. Le chantier du tunnel du Somport doit être poursuivi. L'avenant y pourvoira. Et le contrat de Plan devra se préoccuper de la route d'accès au Somport.
Et le volet interrégional du contrat de Plan ?
Dans le cadre des discussions sur le schéma de service, l'Etat est intéressé par la RN21, Limoges-Agen-Mont-de-Marsan ou Tarbes. C'est un axe d'aménagement du territoire qui permet la liaison des villes moyennes d'Aquitaine (Bergerac, Périgueux, Agen, Villeneuve-sur-Lot) voire Auch-Tarbes ou Mont-de-Marsan-Bayonne. Nous devons encou- rager cet axe qui est d'intérêt interrégional de surcroît.
Nous ne ferons pas rapidement de TGV Bordeaux-Toulouse mais nous pouvons procéder à des améliorations sur la ligne actuelle.
Nous savons qu'il faut se pencher sur un renforcement des relations entre l'université de Pau et celle de Tarbes-Lourdes. Des études sont actuellement menées par la Mission interministérielle d'aménagement du territoire (MIAT) sous l'égide des deux secrétariats aux affaires régionales (Sgar). Elles concernent la problématique de l'eau, les industries aéronautiques et spatiales, l'estuaire de la Gironde, le massif des Pyrénées ou le parc naturel interrégional Périgord-Limousin. Nous serons prêts pour le début de la négociation avec notre partenaire, le conseil régional.
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Georges Peyronne : «L'Etat continuera d'assumer seul le financement de mise aux normes autoroutières de la RN10 au sud de Bordeaux.»
Le noeud ferroviaire de Cenon à Bordeaux-Saint-Jean sera au coeur de la négociation du futur contrat de Plan.