Le nouveau président de la Capeb, Patrick Liébus, note un « ralentissement de la dégradation » de l'activité de l'artisanat du bâtiment « mais on ne peut pas parler d'une embellie », tout au plus d'une « amorce ». Pour l'ensemble de l'année, il table sur un recul qui pourrait être de l'ordre de 3%.
Lors du premier point de presse depuis son élection, il y a un mois, il a indiqué que l'activité avait reculé de 6% en volume dans l'artisanat du bâtiment au premier trimestre contre - 6,5% au cours des trois derniers mois de l'année et - 4% au premier trimestre 2009. Dans le neuf, la baisse s'est stabilisée à - 11% en volume (après - 11,5% au T4 2009) et dans l'entretien-amélioration, Patrick Liébus note un « léger ralentissement de la baisse » à - 2% (contre - 3% au cours des trois précédents mois). Les intempéries, qui ont empêché les entreprises de travailler pendant six semaines, sont venues se greffer sur la crise elle-même.
Les entreprises les plus petites ont moins souffert du ralentissement : il n'a été que de - 5,5% pour les moins de dix salariés contre - 7% pour celles de 10 à 20. Entrées dans la crise avec des carnets de commandes bien remplis, les entreprises voient ce matelas disparaître progressivement, explique le nouveau président de la Capeb. Mais, explique Patrick Liébus, « nous avons beaucoup de demandes de devis ».
Les métiers sont rattrapés les uns derrière les autres par le ralentissement : les plus touchés sont les maçons (- 9,5%) suivis par les menuisiers/serruriers/électriciens (- 6%), les couvreurs/plombiers/chauffagistes (- 4%) et les décorateurs-plâtriers (- 2,5%). Les entreprises, dont la trésorerie est de « plus en plus exsangue », subissent en outre l'impact de la réforme des délais de paiement, qui ne s'applique pas aux particuliers et difficilement aux marchés publics, les entreprises s'exposant à des rétorsions si elles se montrent trop insistantes.
Parmi les sujets d'inquiétude de la Capeb, la pérennité des aides et notamment de la TVA à 5,5% au-delà de 2010 à propos de laquelle Patrick Liébus demande « des signaux clairs ». Saluant clairement les dispositions prises au moment de la crise pour soutenir le secteur - « je dis bravo à ceux qui ont pris ces mesures » - il promet d' « accompagner » les démarches de simplifications. Et réaffirme son entière opposition au régime de l'auto-entrepreneur pour lequel il propose deux modifications : verser au bout d'un an dans le régime de droit commun les auto-entrepreneurs n'ayant pas réalisé de chiffre d'affaires et faire choisir un statut d'entreprise au bout d'une deuxième année les autres.
