C'est au Pouzin, en Ardèche, que la Compagnie nationale du Rhône (CNR) a présenté son plan de développement du solaire photovoltaïque. Le choix de cette commune ne relève pas du hasard. « C'est un territoire pilote en matière de développement des énergies renouvelables avec la présence d'une centrale hydraulique, d'éoliennes, de deux parcs photovoltaïques… Elle produit 10 fois plus d'énergie que n'en consomment ses habitants », a rappelé Laurence Borie-Bancel, sa présidente.
Concessionnaire du fleuve depuis près de quatre-vingt-dix ans, CNR, dont l'une des missions est de produire de l'énergie, affiche déjà 3 000 MW de puissance hydroélectrique grâce à ses 19 aménagements sur le Rhône et 1 000 MW de puissance installée dans l'éolien et le photo voltaïque. Avec la création de la filiale Solarhona et 1 Md € d'investissements annoncé, CNR entend accélérer le déploiement du solaire dans la vallée du Rhône en visant 1 000 MW supplémentaires 2030.
Esprit partenarial. Cette société, détenue à 100 % par CNR, va développer, construire et exploiter sur vingt-cinq à trente ans des installations photovoltaïques. « Nos projets sont montés en partenariat avec des collectivités, des entreprises, des agriculteurs qui souhaitent valoriser leur patrimoine bâti, réduire leur facture énergétique, co-investir dans une optique de partage des bénéfices… Chaque projet est monté dans un esprit partenarial qui peut aller jusqu'à l'entrée du propriétaire du terrain ou du bâtiment dans le capital de la société de projet à hauteur de 40 % », précise Julien Marchal, président de cette nouvelle filiale. A l'instar de l'opération signée avec le logisticien Skipper Groupe pour lequel CNR installera 8 500 m² de panneaux photovoltaïques en toiture d'un bâtiment en construction et 1 500 m² d'ombrières pour une puissance installée de 2 MWc.
Près de 80 projets sont déjà engagés. « Il s'agit principalement d'installations sur des toitures supérieures à 1 000 m² et des ombrières. Nous développons également des petits projets au sol - sur des friches industrielles - et des parcs flottants sur des lacs ou d'anciennes gravières », indique Julien Marchal.