E pour énergie, M pour matière, C2 pour carbone et climat et B pour biodiversité. Lors de la troisième édition de Bâtir pour le climat qui se tenait le 5 novembre à Paris, Emilie Hergott, directrice de l’ingénierie chez Arep, a présenté la démarche EMC2B élaborée par l’agence pluridisciplinaire filiale de SNCF Gares & Connexions. « Elle amène à interroger systématiquement le projet sous ces cinq aspects dès ses premières phases, explique-t-elle. C’est aussi un outil de compréhension des enjeux pour les maîtres d’ouvrage ».
Carte mentale
Pour permettre au millier de collaborateurs du groupe de s’approprier la démarche, ses concepteurs l’ont traduite en une carte mentale dont chaque branche se divise en plusieurs thématiques afin de couvrir tout le spectre des leviers possibles. Elle est ensuite déclinée sous forme de check-list au démarrage du projet. « Pour la partie énergie, par exemple, cela nous permet de nous demander si nous avons bien réfléchi à toutes les opportunités offertes par les principes bioclimatiques », indique Emilie Hergott.
Pas de greenwashing
Puis il est temps de peser le projet, c’est-à-dire d’évaluer ses impacts environnementaux selon un certain nombre de métriques associées aux enjeux. « Mesurer, peser le projet, c’est éviter la pente glissante du greenwashing et assurer que les mesures que nous avons mises en place ne sont pas anecdotiques », estime Emilie Hergott. Chaque enjeu a ses indicateurs, comme la consommation tous usages et la production d’EnR locales pour l’énergie.
Démonstrateur low tech
A ce jour, Arep a mobilisé cette démarche sur 130 projets. L’un d’entre eux portait sur un immeuble situé place de la Bourse, à Paris, dont le promoteur Groupama Immobilier voulait faire un démonstrateur low tech. « Cela nous a permis d’investiguer l’impact de ces leviers avec autant d’acuité que les leviers traditionnels que sont l’intervention sur l’enveloppe ou les systèmes », souligne Emilie Hergott.
Chaises, tapis, tentures, cloisons...
Si l’exercice est resté théorique, la démarche EMC2B a ainsi montré que des dispositifs locaux – chaises, tapis, tentures en hiver, cloisons, brasseurs d’air et blanc de Meudon sur les fenêtres en été – suffisaient à atteindre un confort à la personne suffisant la moitié du temps. « En intervenant sur l’enveloppe du bâtiment, ce confort est suffisant plus de 70 % du temps », relève la directrice de l’ingénierie d’Arep, l’amélioration de la performance des systèmes ne devenant nécessaire qu’à ce stade. Un projet qui atteint une consommation d’énergie exceptionnelle de 5 kWh/m2/an.