Sans surprise, l'édition 2007 de Batimat, qui se tient à Paris-Expo, porte de Versailles du 5 au 10 novembre, a de nouveau retenu le développement durable comme thème fédérateur, décliné, cette année, en quatre problématiques : la maîtrise de l'énergie, la sécurité et surtout la rénovation et l'accessibilité.
Le bâti ancien est en effet aujourd'hui l'objet de toutes les attentions. A cela plusieurs raisons, mais au premier chef la prise de conscience que la France ne pourra jamais atteindre l'objectif "facteur 4" avant 2050 si elle se contente, pour réduire les dépenses énergétiques, de réglementer la construction neuve. Résultat : le coup d'envoi le 1er novembre 2007 d'une réglementation destinée à encadrer les travaux de rénovation, pour qu'ils soient effectués dans le cadre d'une amélioration des performances énergétiques des logements et bâtiments tertiaires existants. On mesure d'autant mieux les répercussions qu'aura cette réglementation quand on sait que les deux tiers des logements ont été construits avant 1974, c'est-à-dire avant la mise en place des premières réglementations thermiques (RT). D'après une étude de la Sofres et de l'Ademe, au moins 2,9 millions de ménages devraient être touchés par cette "RT existant".
Dite "élément par élément", elle fait suite aux prescriptions de l'arrêté du 3 mai 2007 et fixe des niveaux de performances minimales pour tous les équipements remplacés ou installés (fenêtres, isolation thermique, équipements énergétiques, systèmes de chauffage, de ventilation, de refroidissement, de production d'eau chaude, d'éclairage). A partir du 1er avril 2008, il y aura, en plus, une obligation de performance énergétique globale pour toutes les opérations d'au moins 1.000 m2 qui feront l'objet d'une réhabilitation lourde (correspondant à plus de 25 % de la valeur du bâtiment hors foncier).
Selon Marc Colombard-Prout, responsable du laboratoire Services, process, innovation au CSTB, "cette marche en avant vers une amélioration énergétique du bâti a déjà commencé à bouleverser l'organisation des professionnels de la construction. Le secteur est en train de se réorganiser, notamment pour que toutes les techniques liées aux énergies renouvelables qui existent déjà puissent être diffusées et appliquées le mieux possible. Une réorganisation qui passe par beaucoup de pédagogie."
L'accessibilité prend dorénavant en compte tous les handicaps
De la pédagogie, il en faut aussi pour l'autre grand axe de la rénovation est bien entendu l'accessibilité, grand thème d'actualité, avec la parution en février et mars 2007 de deux arrêtés qui complètent et précisent le décret du 17 mai 2006 concernant le logement collectif et les établissements recevant du public (ERP) existants. Les habitations collectives ne sont concernées qu'en cas de rénovation lourde (coût au moins égal à 80 % de la valeur du bien). Rien n'est prévu pour la maison individuelle existante ni pour les parties privatives des logements collectifs existants. En revanche, un diagnostic accessibilité devra être effectué avant le 1er janvier 2011 dans tous les ERP, avec une éventuelle mise en conformité avant le 1er janvier 2015 (voir encadré). Reste que la grande innovation de la loi de 2005 est la prise en compte de tous les handicaps qu'ils soient auditif, visuel ou mental et plus seulement moteur comme c'était le cas auparavant.
Virginie Bourguet
Retrouvez un dossier complet sur Batimat dans "Le Moniteur" du 2 novembre