Villepinte, ses halls, son gigantisme un peu décourageant, ses technico-commerciaux déjà très gais de bon matin et ses hôtesses pimpantes et court vêtues : bienvenue à Batimat 2013. On ne sait pas si les architectes y viendront, mais qu’à cela ne tienne, si tu ne vas pas à Batimat, Batimat ira-t-à-toi!
Au bi du bout du hall 5a, au fin fond du hall 5b, « Zoom Touch » est là en effet, pour te proposer une « immersion dans l’univers des matières » qui entend parler « autrement » du sujet (oui mais comment ?). Les architectes sont des lève-tard et à 9h du matin, le valeureux journaliste de terrain croise davantage de vigiles, d’hommes de ménage et d’hôtesses désoeuvrées que de vrais visiteurs affamés « de repères émotionnels et sensoriels du monde réel ».
Rares sont à vrai dire les exposants dans cet « espace dédié » : AGC, Corian, Corso Magenta, Ezeïs Ecotop, Metal Skin, Alexis Tricoire Vegetal Atmosphère et Materio. A trop zoomer, le risque est grand de perdre de vue l’ensemble. A savoir que le propre de l’architecture est d’embrasser la totalité du projet : site, programme, structure, enveloppe et matériaux compris. Il faut sans doute accepter de dézoomer et cesser de considérer l’architecte comme l’homme-sandwich de tel produit verrier ou de tel matériau, que dis-je, de tel « concept qui se distingue particulièrement par son confort lumineux et par sa polyvalence entre neuf et rénovation »…
Un peu plus loin, retour à un certain principe de réalité (numérique) avec Batimat in situ, exposition « digitale » sur tablettes, qui donne la parole à une cinquantaine d’architectes sur autant de bâtiments « exemplaires » construits en Ile-de-France. Objectif ? « Vivre l’architecture Inside »…
Et outside? Villepinte, la pluie, le RER B bringuebalant et sursaturé, la Real Life, en somme.
