Le groupe scolaire Paul-Chevallier de Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise (Rhône), a été conçu par les architectes de l’agence Tectoniques comme un îlot de verdure dans un espace urbain déjà très végétalisé. Implanté en face du parc Brosset, le projet affiche la volonté de conserver un maximum de nature sur la parcelle. « Nous avons souhaité souligner au mieux le lien entre architecture et paysage. Ici l’architecture ne se place pas de manière dominatrice dans le système urbain : il y a une bienveillance du projet à l’égard de son contexte. On a vraiment l’impression que les bâtiments viennent se glisser dans le paysage », explique Max Rolland, architecte associé de l’agence.
L’édifice, formé de deux corps de bâtiments, accueille le programme (écoles maternelle et élémentaire) dans des petites barres rectangulaires légèrement décalées. Le tout est implanté le long d’une venelle, constituant l’accès aux écoles. La maternelle est située au cœur de l’îlot, au centre d’un jardin, tandis que l’élémentaire présente une façade urbaine sur la rue et s’inscrit autour d’un hall intérieur. Les deux bâtiments, autonomes, sont fédérés par la toiture. Celle-ci constitue un véritable « jardin suspendu » et a été conçue comme une cinquième façade. « Le toit plissé vient contrebalancer la massivité du bois et forme une vague végétale et colorée. Il vit de manière saisonnière, c’est assez amusant », précise Lucas Jolivet, chef de projet.
Eclairage zénithal
Les salles de classe, toutes en rez-de-cour, exposées au sud, sont dotées de baies vitrées surdimensionnées et d’un éclairage zénithal complémentaire. La toiture forme un vaste débord qui abrite et protège les classes. Les espaces de vie commune (bibliothèque, salle informatique, de musique et d’évolution) sont rassemblés dans des volumes surplombant les toits. En ce qui concerne la circulation intérieure, l’espace investi a été, ici aussi, volontairement très largement dimensionné, faisant des couloirs un véritable lieu de vie très lumineux. Les architectes souhaitent qu’il « s’y passe des choses ». Côté technique, le groupe scolaire a entièrement été construit à partir d’une structure en panneaux de bois massifs contrecollés. « Une performance », de l’aveu même des architectes : « Il s’agit d’un des plus gros ouvrages de France dans sa catégorie à utiliser cette technique. C’était la spécificité du projet, tout est en bois massif : du plancher à la toiture, en passant par le mobilier et la façade », souligne Max Rolland. Avec cette technique, le matériau reste complètement apparent à l’intérieur du bâtiment : « A la différence du bois en ossature, ici le bois ne s’efface pas, il est massivement présent dans tous les espaces intérieurs. Cela donne une vraie épaisseur et des parois pleines », détaille Lucas Jolivet.
Autre volonté : sensibiliser la petite enfance à l’écologie et à la nature. On trouve donc, dans ce groupe scolaire, un jardin potager cultivé côté rue, et une promenade plantée, empruntée chaque jour par les enfants pour se rendre au réfectoire.
