Deux nouvelles têtes, Nicolas Florian à la ville et Patrick Bobet à la métropole, vont remplacer Alain Juppé, maire depuis 1995 et président de Bordeaux Métropole, en partance pour le Conseil constitutionnel. Le groupe majoritaire à la mairie a unanimement désigné l'adjoint aux finances (LR), Nicolas Florian, 49 ans, comme successeur et maire de Bordeaux : « Je deviens maire de Bordeaux, je ne remplace pas Alain Juppé, à charge pour moi d'animer collectivement l'équipe » a été sa première déclaration. Le conseil municipal du 8 mars devait entériner cette succession, qui ne fait pas débat. De leur côté, les élus majoritaires de Bordeaux Métropole ont désigné Patrick Bobet, maire du Bouscat (LR), et vice- président chargé des finances, pour succéder à Alain Juppé. L'homme du consensus, qui tenait déjà les cordons de la bourse, devrait être désigné au prochain conseil communautaire, probablement courant mars, comme président de la métropole.
Deux têtes pour la nouvelle gouvernance de Bordeaux, mais une même priorité : continuer ce qui a été lancé par Alain Juppé. Côté Ville, Nicolas Florian veut travailler en équipe : dans certains domaines, pas encore désignés, il estime qu'il faudra « accélérer des choses, ou les réorienter ». Avec un mode de décision plus participatif : « Nous avons les bases avec la mission Bordeaux 2050, une vision du territoire, pour pouvoir échanger avec les habitants. »
Tramway et logement. La Ville et la métropole devront plus largement recourir à l'emprunt pour continuer les investissements programmés, ce qui donnera lieu à des choix. Côté métropole, Patrick Bobet a déjà indiqué ses priorités : le transport et les déplacements, « un dossier compliqué qu'il faudra retravailler pour l'avenir » ; et le logement, avec le double objectif « d'accueillir plus facilement les nouveaux habitants et à des prix les plus abordables possibles ». Les deux autres priorités sont l'action économique - « il fait bon vivre, on doit aussi pouvoir y travailler » - et le travail collectif avec toutes les villes de la métropole « pour ne pas assécher les territoires autour de Bordeaux ». Il y aura donc des arbitrages notamment sur les futurs déploiements du tramway, qui ne pourra desservir toutes les communes. La 3e phase d'extension du réseau - 80 km en 2020 - représente 957 M€ investis. Difficile d'aller au-delà, même si les indicateurs économiques restent sains, pour la Ville comme pour la métropole.
Concernant l'habitat, l'opération des 50 000 logements autour des lignes de transport en commun avance lentement : presqu'un tiers des constructions sont en projet ou lancées. Comme le précise La Fab, la société publique locale (SPL) chargée du dossier opérationnel : « Treize opérations d'aménagement sont en cours sur l'ensemble du territoire, dont huit concessions signées et confiées à La Fab par Bordeaux Métropole, soit 11 500 logements programmés sur quinze ans. » Logement et transport seront les deux challenges du nouvel exécutif bordelais et métropolitain.