Neuf mois après la réussite de son RES, Spie Batignolles est en ordre de marche pour développer une nouvelle stratégie offensive. Une stratégie que Jean Monville, président, a précisée, le 13 novembre, à l'occasion d'une visite des chantiers berlinois du groupe, accompagné de François-Xavier Clédat, administrateur-DG, Olivier Dubois, DGA administration-finances, et Henri Berthier, gérant de Spie Batignolles Gmbh.
Pour Jean Monville, tous les efforts du groupe tendent à développer des activités de proximité, en particulier dans la maintenance et les services, des activités de spécialités où le groupe a un savoir-faire mondialement reconnu (caténaires, voies ferrées, lignes THT, pipe-lines, tunnels, nucléaire...) et des activités de projets « énergie et transport », en élargissant son offre dans le clé en main et les systèmes. En outre, le groupe privilégie le développement européen pour les activités de proximité de l'équipement électrique avec Spie Trindel et celles de spécialités avec Spie Enertrans (énergie et transports), Spie Batignolles TP et Spie Fondations.
Pour Spie Trindel, la stratégie de développement passe par de petites acquisitions (100 à 300 millions de francs de CA). Déjà présent en Belgique (ABTS) et au Portugal (il veut s'y renforcer), Spie Trindel s'intéresse à la Hollande, à la Catalogne et à la Suisse. L'investissement devrait s'effectuer sur cinq ans à un rythme de 20 à 30 millions l'an.
Chez Spie Enertrans, l'enjeu européen est peut-être plus important encore : au Portugal, le groupe attend la sortie de projets, notamment de transports urbains, et, en Suisse, les grands tunnels ferroviaires... Mais surtout, les perspectives sont bien orientées en Allemagne (où le groupe a pris des positions phares avec une stratégie de projets : le groupe y réalise un peu plus de 500 millions de francs de CA par an et espère y gagner de l'argent) et en Grande-Bretagne (privatisation du métro de Londres, rénovation de lignes de chemin de fer...).
A cet effet, Spie Batignolles a d'ailleurs créé avec Amec à 50/50 une société : Amec-Spie Rail. Le secteur ferroviaire en Europe est porteur : le potentiel d'investissements est évalué à 100 milliards par an sur dix ans en Grande-Bretagne, à 123 milliards sur cinq ans en Allemagne, plus 35 milliards pour les transports urbains berlinois. Le groupe, qui travaille déjà en Pologne dans les fondations spéciales, espère aussi monter des joint-ventures en Russie.
Stratégie sélective
Ailleurs dans le monde, Spie Batignolles adopte une stratégie très sélective d'affaires en Chine, en Corée, en Indonésie aussi bien qu'en Afrique. La tendance générale de ces prochaines années pour le groupe est donc orientée vers une croissance des activité européennes, tandis que le chiffre d'affaires en France devrait stagner.
Enfin, Spie Batignolles veut concrétiser sa coopération avec son actionnaire Amec en développant des affaires communes dans les activités où les deux groupes sont complémentaires : outre les chemins de fer, déjà évoqués, les fondations spéciales, les secteurs pétrolier et pétrochimiques.