Il est un cas d’école, l’exemple le plus frappant des dommages collatéraux qu’engendre une guerre commerciale sur certains fleurons industriels directement aux prises avec la mondialisation. Les dirigeants du groupe Caterpillar auront l’été pour ressasser les conséquences désastreuses des droits de douane – 25 % pour les importations – sur leur activité trimestrielle. Une activité marquée par un recul du chiffre d’affaires de 0,7 % sur un an (16,57 milliards de dollars).
Le bénéfice net enregistre également une baisse, passant de 2,68 à 2,18 milliards de dollars sur douze mois. Le bénéfice opérationnel est également en chute, de 18 %, atteignant 2,86 milliards, et ce pour cause de « coûts de production défavorables largement causés par l’impact de droits de douane supérieurs ».
Rapporté par action, le bénéfice net s’établit à 4,72 dollars, contre 5,99 dollars au deuxième trimestre 2024 (-21 %). Les dirigeants de Caterpillar estiment qu’en tenant compte de ceux qui doivent être appliquées à compter du 7 août 2025, les droits de douane devraient lui coûter entre 1,3 et 1,5 milliard de dollars nets en 2025.
Commandes solides
Néanmoins, petite éclaircie dans la grisaille ambiante, les commandes restent solides pour Caterpillar (+ 8,9 milliards sur un an), grâce à une demande qui reste résiliente, « soutenue par les dépenses d’infrastructures et des besoins croissants dans l’énergie ». Le nouveau patron du groupe, Joe Creed, prévoit une hausse modérée du chiffre d’affaires et du résultat net pour le troisième trimestre, ainsi qu’un coût net des droits de douane de 400 à 500 millions.
Pour l’ensemble de l’exercice, Caterpillar indique s’attendre à réaliser un chiffre d’affaires et un bénéfice net légèrement supérieurs à ceux de 2024, avec des coûts de restructuration attendus entre 300 et 350 millions. A noter que géographiquement parlant, l’activité a surtout baissé en Amérique du Nord (-15 %) et en Amérique latine (-20 %). En Europe/Afrique/Moyen-Orient, elle a crû de 13 %.