Difficile de ne pas y voir un symbole. En annonçant son intention de lancer un vaste programme de rénovation des centres-villes - juste après avoir confié, la veille, au journal "La Croix" ses doutes sur la réussite du plan banlieue - Christine Boutin entend imposer sa vision de la ville.
Une vision partagée, à deux mois des élections municipales, par une partie de la majorité présidentielle qui ne voit pas forcément d'un très bon œil les efforts promis par Fadela Amara sur les banlieues. "A trop concentrer son intervention sur les banlieues, on en viendrait à oublier qu'il existe de la misère urbaine dans les centres-villes" résume Bruno Bourg-Broc, maire de Châlons-en-Champagne et président de la Fédération des maires de villes moyennes.
Le problème est que Christine Boutin et Fadela Amara ont raison toutes les deux. En période d'opulence, ce différent n'en serait pas un. Mais les crédits manquent et les souvenirs des émeutes de 2005 sont encore dans tous les esprits. Aussi, il paraît impensable, voire dangereux, que ce rééquilibrage, pourtant légitime, se fasse aux dépens de nos banlieues.
Jean-Philippe Defawe est rédacteur en chef du Moniteur-expert.com