« Le changement climatique est inéluctable. Certes des incertitudes demeurent sur son ampleur, mais nous connaissons les grandes lignes », insistait mercredi 20 juillet la Ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, lors de la présentation du Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC).
Complémentaire des mesures d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, ce plan prévoit 80 actions déclinées en 230 mesures concrètes pour s'adapter au changement climatique. Basé sur des scénarios établis par Météo France et l'Institut Pierre-Simon Laplace, le plan prend en compte une hausse de la température moyenne en France de 2 à 3,5 degrés d'ici la fin du XXIe siècle.
Quatre orientations
Quatre axes majeurs sont privilégiés: l'eau, la santé, l'aménagement du territoire et les forêts.
Il s'agit le plus souvent de mesures qui concernent les collectivités locales. Par exemple, en matière d'économie d'eau, la chasse au gaspillage a désormais un objectif chiffré : une réduction de la consommation de 20% d'ici 2020, en particulier grâce à la détection et la réduction des fuites sur les réseaux d'eau potable, responsables de 25% des pertes, mais aussi l'amélioration de la qualité du traitement des eaux usées afin de les utiliser pour l'irrigation ou dans l'industrie. Des aides à la récupération des eaux pluviales sont également prévues.
Autre point présenté, l'adaptation des politiques d'aménagement du territoire. Il s'agit de s'assurer que les investissements publics en matières d'infrastructures (routes, voies de chemins de fer, ports, etc.) seront toujours efficaces dans un nouveau contexte climatique. "Les infrastructures ferroviaires, routières et les constructions de logements, tous ces ouvrages doivent durer au moins 50 ans, il faut donc les adapter au changement climatique ». Le plan prévoit donc de modifier les normes de conception et construction pour en tenir compte. Parmi les autres mesures : le renforcement de l'observation des côtes françaises et l'intégration du risque de submersion dans les plans littoraux.
Budget : 171 millions d'euros
Les mesures dédiées à l'adaptation au changement climatique représentent un budget stricto sensu de 171 millions d'euros. L'objectif est bien d'intégrer l'adaptation au changement climatique dans des schémas et des plans existants. Les 391 millions d'euros investis au titre des investissements d'avenir participeront également de près ou de loin à l'adaptation. De même, plusieurs mesures déjà financées dans le cadre du Plan sécheresse ou du plan submersion rapide (500 millions d'euros sur 2011-2016) participent également au financement.
Consultez le Plan national d'adaptation au changement climatique