Chantier d'Orly : Une décennie de travaux et une gare pour accueillir le Grand Paris Express

Pour accueillir la ligne 14 du métro parisien en 2024 puis la ligne 18 du Grand Paris Express, une gare souterraine de 22 500 m² sur quatre niveaux est actuellement en construction.

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Sur le chantier, les travaux de gros-oeuvre battent leur plein.Le tunnelier, actuellement sous la piste 3, doit passer sous la gare en février 2020

Une véritable fourmilière humaine s'active à quelques encablures de la sortie routière qui permet d'accéder au terminal 3 d'Orly.

Sur cette aire de 22 500 m², les compagnons construisent la future gare multimodale du Grand Paris Express. L'ouvrage, qui permettra l'arrivée des voyageurs depuis les lignes 14 et 18 du GPE, sera logé à 25 m de profondeur. Il sera également surmonté d'un parking de 70 000 m² sur 10 étages, dont trois seront souterrains.

Evoluant les pieds dans la boue, les ouvriers ont été répartis sur plusieurs ateliers distincts : pose de barrettes de fondations, bétonnage, recépage de paroi moulée, construction des ouvrages de ventilation, levage à la grue…

Depuis juillet 2018, 40 % des travaux de gros œuvre ont été réalisés. « Gérer la coactivité représente l'un des défis majeurs du chantier. La gageure tient au fait que le phasage des travaux doit tenir compte des contraintes d'exploitation de l'aéroport », commente Philippe Launois, directeur grands projets chez Demathieu Bard.

Organiser les zones de transit

Les équipes sont contraintes par l'emprise réduite du site, installé le long d'un axe routier chargé. Démarrés en 2017, les travaux préparatoires ont consisté à organiser les zones de transit et à terrasser 50 000 m3 de terres.

Le transit de la quarantaine de camions qui alimentent le chantier chaque jour a nécessité la création d'aires de stockage déportées à 1 km de là. « La circulation a été complètement repensée jusqu'à démolir une voie d'accès et trois viaducs », détaille Pierre Bourgin, directeur de projets maîtrise d'ouvrage déléguée au sein du Groupe ADP.

Trois ans après le début des opérations, les parois moulées sont désormais coulées. Elles forment une bande de 400 m de long et de 1,5 m d'épaisseur qui délimite les contours de la future gare.

Une quarantaine de barrettes de 1,5 m de diamètre pour 25 m de profondeur supporteront les futures fondations de l'ouvrage.

Mais surtout, la dalle de 50 m de large pour 1 m d'épaisseur a pris forme. Elle permettra aux ouvriers de mener de front les creusements et la construction du parking selon un procédé de « top and down » (terrassement en taupe), ce qui réduira les délais de réalisation.

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Les excavations pour créer les volumes souterrains en sont à leurs balbutiements. Elles s'accéléreront après le passage du tunnelier de la ligne 14 dans l'emprise de la gare, en février 2020. « Plusieurs phases de terrassement sont prévues. La première consistera à creuser jusqu'à mi-hauteur du tunnel. Il nous faudra ensuite attendre que les travaux de démantèlement des servitudes du tunnelier soient terminés pour démolir les voussoirs et descendre au niveau du radier de la ligne 14 », précise Philippe Launois.

Le chantier s'étalera sur dix ans avec des livraisons successives : le parking en 2022, la ligne 14 en 2024 et la ligne 18 en 2027.

La gare permettra ainsi un report modal du trafic, 80 % des voyageurs utilisant encore un véhicule pour se rendre vers l'aéroport.

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