Chicanes de béton baryté pour la radioprotection

Hôpital -

A Caen (Calvados), Abscis Bertin Construction a réalisé, en trois mois et en multipliant les innovations techniques, un bunker destiné à recevoir un appareil de radiothérapie.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
PHOTO - 751310.BR.jpg

En fin d’année, le centre de lutte contre le cancer François-Baclesse, de Caen, sera équipé d’un nouvel appareil de radiothérapie de modèle Varian Clinac iX. Pour recevoir cet équipement, il aura fallu au préalable construire un bâtiment de type bunker, conçu pour ne pas laisser échapper les rayons. Un chantier de technicité supérieure, rendu encore plus compliqué par le délai de réalisation imposé par le maître d’ouvrage : trois mois pour le gros œuvre, quand la durée habituelle pour ce genre d’ouvrage est de l’ordre de cinq mois.

C’est une entreprise locale, Abscis Bertin Construction (100 collaborateurs, 22 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012), qui a relevé le défi. « Nous avons dû tout repenser », explique son président Jean-Pierre Bertin. Plusieurs mois de cogitation en bureau d’études auront été nécessaires à la mise au point de méthodologies répondant aux exigences de la radioprotection. Cette préparation draconienne n’a, toutefois, pas empêché quelques mauvaises surprises liées à l’existant. « Lors de la réalisation des terrassements généraux, nous nous sommes aperçus que les voiles du bâtiment mitoyen auquel nous devions nous rattacher formaient un décroché ne figurant pas sur les plans », rapporte Gilles Bihel, conducteur de travaux principal.

Enceinte béton de 2 m d’épaisseur

Semi-enterrée, la casemate est entourée d’un anneau en béton baryté de 2 mètres d’épaisseur, son plancher haut, conçu dans le même matériau, atteignant 1,65 m d’épaisseur.

« L’emploi d’un béton baryté (140 m au total) d’une masse volumique de 3,7 t/m (habituellement 3,4 t/m sur le marché) a réclamé la réalisation d’essais de convenance pour trouver la bonne formulation, poursuit Gilles Bihel. Du fait du surplus de densité, le volume transportable était limité à 3,5 m par toupie de 7 m. Le coulage s’est, quant à lui, effectué au chronomètre, à la benne à béton, sans dépasser 50 cm de hauteur par heure, afin d’éviter une trop forte poussée en pied de mur. La montée en température très importante du béton baryté a nécessité un arrosage en continu. Les contraintes exercées ont également imposé l’utilisation de coffrages sur mesure à peau bois dont le dimensionnement (renforts, points de fixation, étais tirant poussant) a été calculé et dessiné par le bureau d’études du fournisseur. »

Mais la propension du béton à fissurer imposait d’aller encore plus loin, aucun rayon ne devant traverser la structure. Une cinématique de coulage a été élaborée afin de positionner les arrêts de coulage de façon décalée en créant des chicanes avec du métal déployé façonné spécialement. La continuité des armatures est assurée par des coupleurs. A noter que 40 tonnes d’acier arment le béton.

« Ce genre de chantier relève plus du génie civil que du bâtiment », conclut Gilles Bihel.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 751310.BR.jpg PHOTO - 751310.BR.jpg

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 751328.BR.jpg PHOTO - 751328.BR.jpg

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 751311.BR.jpg PHOTO - 751311.BR.jpg
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Construction et talents
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires