Ici, à Suresnes, aux portes de Paris, les réserves spatiales disponibles sont rares… À tel point qu’aujourd’hui, en matière de projets, on parle plus d’espaces de proximité - squares, massifs le long des voiries, plantations d’arbres d’alignements - que de grandes opérations. La commune possède toutefois 1 hectare de vignes et deux grands parcs : celui du Château, en bordure de Seine, et celui des Landes, au pied du Mont Valérien, avec son fort dont l’enceinte est toujours domaine militaire. Sa situation géographique, point culminant de l’Ile de France, et son caractère protégé permettent le développement d’une flore aussi riche qu’abondante qui se révèle un atout essentiel pour la biodiversité locale. Un accord a d’ailleurs été passé avec un apiculteur de Puteaux pour y installer des ruches. Les abords du site comprennent également des boisements, un parc, des terrains de sports et sont gérés par le département ou la ville, celle-ci ayant également en charge les ronds-points et terre-pleins situés au cœur des axes circulants où l’utilisation de tapis fleuris précultivés limite la durée d’intervention des jardiniers sur ces lieux à risque. Pour le fleurissement, un quart des végétaux sont produits dans les serres municipales, le reste étant acheté.
Deux fois moins d’eau.
Comme de nombreuses collectivités, Suresnes s’est engagée dans la mise en œuvre d’une gestion respectueuse de l’environnement : utilisation de véhicules électriques et de panneaux solaires pour la programmation de l’arrosage, protection biologique intégrée dans les serres, réduction de l’usage des produits phytosanitaires, paillage des massifs, généralisation des godets en fibres végétales, préservation de la ressource en eau, valorisation des produits d’élagages et de tontes. La collecte sélective des déchets ménagers est en place depuis 1998, y compris au niveau des déchets verts des particuliers qui peuvent ensuite récupérer gratuitement du compost pour leur usage personnel, au printemps et à l’automne. Il y a maintenant 8 ans, pour diminuer la consommation d’eau nécessaire à l’entretien des espaces verts, le service s’est doté d’un système de gestion centralisé de l’arrosage dont les performances ont été « actualisées » en 2006 et 2008. « Les fuites sont détectées au plus vite et nous pouvons anticiper sur l’arrivée des pluies. Nous avons ainsi diminué notre consommation d’eau par deux en quelques années ! En complément, nous installons des plantes moins gourmandes en eau dans les massifs fleuris » explique Nicolas Delourme, responsable du SEV.
Des espèces diversifiées.
L’arbre est la colonne vertébrale de la plupart des aménagements de la ville. Chaque année, entre les abattages et les plantations, le patrimoine augmente globalement de plusieurs dizaines d’unités. « Nous apportons une attention particulière à la diversification des essences avec plusieurs espèces de tilleuls, des savonniers, des frênes, des albizzias… » souligne Jean-François Geoffroy, responsable du patrimoine arboré. Deux collections ont été créées : l’une pour les chênes dans le parc du Château, l’autre pour les magnolias au parc des Landes. Les plantations, les coupes de formation, la surveillance courante - comme sur la Cité Jardins où les platanes sont sous haute surveillance, de nombreux sujets étant atteints par le phellin, un champignon pathogène - sont réalisées en régie par une équipe spécifique de 3 personnes. Les opérations de taille en rideau, les expertises et les abattages sont effectués par entreprise. Un programme de renouvellement est actuellement réalisé à partir d’un inventaire qualitatif et quantitatif du patrimoine. Il s’agit de mettre à jour les données et d’élaborer un plan de gestion en liaison avec le SIG de la commune. Enfin, pour maintenir une cohérence de gestion sur l’ensemble du territoire, une convention a été signée en 2004 avec le CG 92. Les 743 arbres d’alignements des routes départementales traversant la commune, sont ainsi entretenus par la ville. Tous ces efforts ont été récompensés par l’attribution du Prix National de l’Arbre du CNVVF en 2009.
Favoriser le dialogue.
« Toutes nos actions ont pour but de satisfaire les habitants de Suresnes, insiste Nicolas Delourme. Pour cela, nous allons régulièrement à leur rencontre et nous attachons une grande importance aux relations que peuvent avoir nos équipes de terrain avec la population. La communication est un outil essentiel pour améliorer les connaissances de chacun, favoriser le dialogue et faire comprendre la politique menée par la commune ». Dans le même ordre d’idée, des panneaux d’informations à l’entrée des parcs renseignent sur le nom des arbres et les équipements présents tandis que des journées de sensibilisation sur la floraison des bulbes sont organisées chaque printemps dans le parc du Château, avec des ateliers pour enfants. Depuis 2005, la ville organise avec différents partenaires, le salon « Jardins en Seine ». Enfin, avec la création des jardins familiaux en 2009 et 2010, des ateliers de jardinage autour des plantes potagères sont désormais proposés.





