Il est encore difficile d'évaluer le nombre d'emplois que l'environnement a permis de générer dans les collectivités territoriales. Une étude de l'Ademe, rendue publique en juin, permettra de faire une estimation, portant notamment sur les créations d'emplois liés à la gestion des déchets. « Ce secteur est un extraordinaire gisement d'initiatives nouvelles, porteuses de cohésion sociale », a déclaré Corinne Lepage, ministre de l'Environnement, en clôturant un récent colloque sur ce thème organisé par la maison de l'environnement de Chalon-sur-Saône.
Pour l'instant, les collectivités territoriales sont encore des employeurs timides. Mais les « emplois de ville » devraient les doper. Réservés aux jeunes des quartiers en difficulté pour une durée de cinq ans, ces emplois d'insertion portent souvent sur l'amélioration du cadre de vie. « Faire participer les habitants d'une cité à son embellissement est un vecteur de réintégration », estime Raphaël Slama, de la Délégation interministérielle à la ville.
A Bordeaux, plusieurs emplois sociaux ont été créés au centre de tri de déchets ménagers. A Chalon-sur-Saône, la mise en place d'une filière des déchets, concédée par la ville à une société privée, a permis de mettre en place un CAP « agent de gestion des déchets », actuellement préparé par dix jeunes en contrat de qualification.
Des emplois largement subventionnés
Cependant, le coût reste un frein au développement de ces nouveaux emplois. « Les collectivités locales ne sont pas encore habituées à financer ces besoins, mais nous allons sur le bon chemin », a souligné Eric Raoult, ministre délégué à la Ville, au cours de ce colloque. En outre, les emplois environnement ont l'avantage d'être largement aidés par les collectivités locales. Ainsi, le conseil régional de Bourgogne soutient la création de ce type d'emplois par les communes, les Sivom et les associations, à condition d'en faire des contrats à durée indéterminée. La région prend en charge une partie des coûts salariaux durant trois ans de façon dégressive (de 80 % des charges la 1re année à 40 % au bout de trois ans).
Mais attention à ne pas assimiler des emplois environnement à des emplois d'insertion ! « Les emplois de ville ne sont qu'une passerelle qui doit conduire à un métier », précise Eric Raoult. Pour le cabinet Eden qui a travaillé dans le cadre d'un contrat de ville dans deux quartiers de Lorient, la bonne façon de préserver ce type d'emploi est d'organiser une filière complète.