La Private Finance Initiative (PFI) est la principale forme de partenariat public-privé (PPP) développée, dès 1992, par le gouvernement britannique pour relancer l’investissement dans les services publics. Guidée par le principe du « best value for money » (meilleur rendement pour un prix donné), la PFI se caractérise par un contrat dans lequel l’autorité publique charge une ou des entreprises privées de financer, construire et entretenir un équipement contre paiement d’un loyer sur une longue durée (25 à 30 ans).
Sur 700 projets signés, totalisant 60 milliards d’euros d’investissement, 500 ont été livrés. Les PFI représentent aujourd’hui 10 à 15 % de l’investissement public.Ayant atteint leur rythme de croisière, elles concernent désormais surtout les hôpitaux, prisons, routes ou encore écoles, projets où les risques et coûts sont les mieux définis. Dans ce dernier secteur, la moitié des 30 000 écoles primaires et 3 000 écoles secondaires qui devront être construites ou rénovées le seront sous cette forme.
Les nombreuses études commandées par le gouvernement confirment le succès de la PFI. Son atout majeur réside dans la prise en compte des coûts d’exploitation du bâtiment sur le long terme. Les délais et les coûts sont, par ailleurs, mieux contrôlés en phase d’exécution du chantier. Une étude récente de l’Ambassade de France à Londres précise que « ces projets respectent les coûts prévus dans plus de 75 % des cas, contre moins de 25 % en cas de financement public traditionnel. » Et selon les cabinets d’audit Arthur Andersen et Enterprise LSE, « la PFI engendrerait une économie de 17 % en moyenne. »
Normaliser la procédure. Au chapitre des inconvénients, la lourdeur et la complexité de la sélection sont le plus souvent citées. La phase de préparation et de mise en concurrence reste très longue et les contraintes économiques et juridiques de la procédure peuvent nuire à la qualité de la conception. La Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP), dans sa récente étude (voir encadré « En savoir plus »), estime toutefois que cette tendance est aujourd’hui corrigée et que la conception redevient une composante forte du processus.
Avec l’expérience, l’administration améliore le processus contractuel, mais intervient aussi de plus en plus. Elle a établi une méthode plus objective de comparaison des coûts par rapport aux procédures traditionnelles. Pour accélérer la réalisation des projets, le Trésor a élaboré des contrats standards par secteurs et publié de nombreux guides de référence. Le temps moyen de mise en place d’un projet a été ainsi quasiment divisé par deux depuis 1997.
Il est encore trop tôt pour évaluer les effets des contrats sur leur phase opérationnelle. Plus personne ne nie, aujourd’hui, le coût élevé de la préparation des offres PFI par rapport aux contrats traditionnels. Celui-ci est supporté par les entreprises qui concourent à l’appel d’offres, les perdantes le reportant nécessairement sur les autres projets qu’elles remportent. Mais, en Grande-Bretagne, la balance penche avant tout du côté de l’efficacité.
