Tous les deux ans, le concours Europan – ouvert aux architectes, urbanistes, paysagistes... de moins de quarante ans – livre une somme phénoménale de propositions pour transformer des quartiers en souffrance – ou simplement peu valorisés – dans quelque 70 villes européennes.
L’idée de base du concours – qui a fêté ses vingt ans l’année dernière – tient de la stratégie gagnant-gagnant : pour les villes, un réservoir d’idées, de réflexions et de projets qui leur sont proposés à bon compte ; pour les jeunes maîtres d’œuvre, la possibilité de montrer leur capacité à traiter des problèmes complexes et de se faire remarquer.
De 17 à 49 projets par ville. Si l’on s’en tient à la France, pour cette session 2007-2008, chacune des villes candidates (voir encadrés ci-après) a reçu entre 17 (pour Clermont-Ferrand) et 49 (pour Reims) projets d’équipes différentes. Pour chaque ville, le jury, composé de personnalités indépendantes (voir p. 54), a primé deux projets, ce qui fournit déjà aux élus et services techniques concernés de bonnes bases de travail. Car, et c’est là l’originalité du concours d’idées Europan, les propositions ne doivent pas, en principe, être rangées dans un tiroir mais connaître des suites opérationnelles : études urbaines ou plus rarement (une vingtaine en vingt ans) maîtrise d’œuvre de bâtiments.
Pour cette 9e édition, le menu d’Europan était composé comme souvent de sites urbains difficiles, abandonnés ou en marge : d’anciens terrains portuaires au Havre, une cité d’habitat social à démolir à Mulhouse, les rives de l’autoroute A4 déclassée à Reims, des aciéries abandonnées à Saint-Chamond (Loire), un hôpital désaffecté à Clermont-Ferrand, une friche ferroviaire à Bordeaux. Avec deux mots d’ordre adressés aux candidats : prenez en compte le développement durable – urbaniser sans dégrader l’environnement et en intégrant les processus naturels – et réfléchissez à la diversité des espaces publics – rues, places, mais aussi centres commerciaux ou gares.
