Concours européen La reconquête de sites délaissés

La huitième session du concours Europan a distingué dix projets lauréats ou mentionnés sur des zones délaissées ou à l’abandon dans les six villes françaises participantes.

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La session 2005-2006 d’Europan a une nouvelle fois confirmé l’intérêt des jeunes professionnels pour ce concours d’idées d’architecture et d’urbanisme : 1 618 projets ont été rendus dans toute l’Europe, les différents jurys distinguant 62 projets lauréats et 81 mentionnés, sur le thème générique de « l’urbanité européenne ». Soixante-quatorze villes en quête de « projets stratégiques » ont proposé à la réflexion et à la créativité des candidats, des sites regroupés par problématique commune : construire avec la nature (enclaves vertes, sites naturels à urbaniser), produire de nouveaux quartiers (friches industrielles à transformer, sites vacants), recycler les tissus existants (quartiers hétérogènes et fragmentés à restructurer), urbaniser avec les infrastructures (réseaux à intégrer dans la fabrication de la ville) et enfin, « rénover pour quels habitants ? » (coexistence de populations nouvelle et ancienne). Des thématiques que doivent affronter la plupart des villes européennes.

Concours d’idées. Les six villes françaises participantes ont en commun d’avoir proposé des territoires « en souffrance » qui constituent néanmoins d’exceptionnelles opportunités foncières : terrains portuaires, miniers ou ferroviaires à l’abandon, ou quartiers centraux déconnectés du tissu urbain environnant (« Le Moniteur » du 20 mai 2005). Dix projets ont été distingués par le jury* d’Europan France parmi lesquels 4 lauréats et 6 mentionnés (voir ci-contre). Trois projets ont aussi été cités**.

Avant tout concours d’idées, Europan a néanmoins l’ambition de permettre aux jeunes professionnels de passer à la phase opérationnelle par des réalisations concrètes. Mais à ce jour, en France, seules 19 opérations ont été réalisées depuis 1989, tandis que 5 projets et 5 études urbaines sont actuellement en cours. Un bilan qui peut sembler limité au regard de la centaine de projets primés. Mais la grande échelle des sites, la dimension urbaine des thématiques soulevées, l’avis simplement consultatif des villes concernées et les incertitudes des échéances électorales, ne facilitent pas toujours le passage à l’acte construit. Pour exemple, l’opération de requalification de l’îlot de l’Arc-de- Triomphe à Saintes (« Le Moniteur » du 2 décembre 2005, p. 60) a été inaugurée en septembre dernier, plus de dix ans après que les architectes Thibaud Babled, Armand Nouvet et Marc Reynaud ont été déclarés lauréats d’Europan 3.

Pour autant, Europan constitue un formidable réservoir à idées pour les villes candidates. De leur côté, les jeunes professionnels, libérés des contingences liées à la faisabilité immédiate et aux coûts de réalisation, trouvent là un champ d’expérimentation sur un terrain bien réel. En attendant la récompense ultime de la réalisation, chaque équipe lauréate reçoit une prime de 12 000 euros. Les projets mentionnés sont dotés de 6 000 euros. Les prix seront remis le 18 mai prochain*** à l’occasion d’une manifestation qui clôturera cette huitième session d’Europan.

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