Course contre la montre pour l'Exposition internationale de 2004

Trois équipes commencent a travailler sur des scénarios de fonctionnement du site de l'exposition a Dugny en Seine-Saint-Denis

Pour organiser l'Exposition internationale sur le thème des images, qui se tiendra du 7 mai au 7 août 2004, à Dugny, sur l'aire des Vents, le conseil général de la Seine-Saint-Denis doit faire face à un calendrier très serré. Le 30 novembre 2001, il devra présenter au Bureau international des expositions (BIE) un dossier dit « de reconnaissance », précisant le programme et le fonctionnement de la manifestation.

Le département a déjà commencé sa course contre la montre : le 22 août, cinq mois à peine après la décision favorable du BIE, il a désigné les trois équipes d'architectes-urbanistes, de paysagistes, d'économistes et de plasticiens qui, dans le cadre d'un marché d'études et de définition, doivent plancher sur l'organisation spatiale de l'exposition. Paul Andreu, Sato et Associés et Végétude ; Campement urbain, avec François Daune, Ursula Kurz, Sylvie Blocher et Joël Lot ; Bernard Tchumi, l'atelier Paysage-Béture-Infrastructures et Jean-Paul Fouché devront rapidement faire des propositions concernant l'urbanisme, le fonctionnement et l'environnement du site.

Le département avait déjà démontré sa capacité à réagir très vite en créant, dès le 9 juillet, une société d'économie mixte chargée de la mise en oeuvre de l'exposition : la Semimages (1). Celle-ci vient d'emménager au parc des expositions du Bourget, à proximité de l'aire des Vents, un espace vert de 25 ha appartenant au département. 70 000 m2, soit un bâtiment d'accueil et 12 pavillons de 500 m2 à 1 000 m2, destinés aux pays participants, vont être construits sur ce site.

Les pavillons, qui seront conçus par des architectes sélectionnés par appels d'offres, devront être démontables, car destinés à être vendus après l'événement.

Des infrastructures de transports à réaménager

L'aire des Vents est proche du parc de La Courneuve, de l'aéroport du Bourget, du parc des expositions et du musée de l'Air. Les infrastructures routières, quoiqu'à réaménager, permettent d'y accéder facilement ; en revanche, il n'existe pas de transports en commun rapides. Comment accueillir efficacement une partie des 9 millions de visiteurs attendus, dont 3 millions d'étrangers ? Certains arriveront par Paris, d'autres de l'aéroport de Roissy/Charles-de-Gaulle, très proche.

La solution la plus probable est dictée par le manque de temps qui ne permet pas de se lancer dans des acquisitions foncières avec enquêtes publiques. Il s'agit d'utiliser provisoirement, pendant les trois mois de l'exposition, une ligne ferroviaire de fret au trafic faible : la boucle des Bas-Martineau. Elle serait reliée à la gare RER du Bourget et à l'ancienne gare de Dugny (2,5 km à 3 km). Elle subirait une requalification paysagère, car elle parcourt un site industriel utilisé par des ferrailleurs. Une intervention indispensable pour le conseil général qui attend de cette exposition un retour en termes d'image et de notoriété.

L'autre solution envisagée consisterait à avancer l'aménagement de la ligne de grande ceinture jusqu'au Bourget. Elle a peu de chance d'être retenue vu le manque de temps. Pour doubler la desserte par rail, un bus fera la navette de la gare RER du Bourget à l'exposition. Il est également prévu la création de sites propres pour des bus qui défileraient de la station de métro du Fort-d'Aubervilliers et de la gare RER Garges-Sarcelles.

Pour sa part, la commune du Bourget préférerait une desserte pérenne qui rejoindrait le musée de l'Air et le parc des expositions. Elle milite pour qu'on accélère la prolongation de la ligne 7 du métro depuis Aubervilliers. Encore une hypothèse peu réaliste vu le temps imparti. Cette extension est bien prévue, mais elle n'est ni programmée ni inscrite au contrat de Plan.

En revanche, les aménagements de la RN2 et du carrefour Lindbergh, débouché de l'A1, sont bien dans le contrat de Plan et dans le plan de déplacements urbains (PDU). Mais les maîtres d'ouvrage devront prendre en compte la nouvelle donne : la nécessité d'un accès routier massif, fluide et rapide à l'Exposition internationale dès le printemps 2004. Hors dessertes, le département a chiffré le coût de l'exposition à 340 millions d'euros (2,23 milliards de francs) hors taxes, dont 137,2 millions pour les constructions.

La région Ile-de-France n'a pas encore précisé de quelle manière elle la soutiendrait. Sans avoir avancé le montant de sa participation, l'Etat s'est engagé sur trois points : assurer la desserte, garantir les emprunts, financer le pavillon de la France. Prochainement, le Premier ministre et le président de la République devraient désigner le commissaire général de l'exposition.

(1) Semimages 2004, parc des expositions du Bourget, porte 0, 93350 Le Bourget ; tél. : 01.41.69.20.69 ; fax : 01.41.69.21.69.

CARTE ET TRACE : La ligne des Bas-Martineau pourrait être réutilisée pour accéder à l'exposition depuis la gare du Bourget.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Construction et talents
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires