Nouvelle maison mère de la menuiserie Hunsinger, la holding S + H SARL annonce pour la fin 2010 ou le début 2011 la mise en service d'une usine de 4 000 m2 à Thal Drulingen, au bord de l'autoroute A4. Créateur d'une quarantaine d'emplois, l'investissement atteindra 3 à 4 millions d'euros, dont la moitié pour le bâtiment qui vise les performances du label allemand Passiv Haus (moins de 5 kWh/m2/an). La halle sur pilotis dessinée par l'architecte Philippe Hautcoeur a séduit la communauté de communes de l'Alsace bossue, qui a approuvé le projet à l'unanimité, le 2 octobre.
Au-delà du Grand Est, S + H vise les régions européennes voisines et prévoit déjà une seconde phase de développement : en plus des 2 hectares déjà acquis, l'industriel a pris une option sur 2,4 hectares supplémentaires. « Pour concevoir des machines adaptées à notre concept, nous avons missionné l'université technologique de Rosenheim, en Bavière », annonce Harald Schork. Le P-DG de Hunsinger SAS espère également intéresser des thésards ou élèves ingénieurs français. Le caractère innovant de l'outil de production l'amène à solliciter des financements publics. La holding créera une filiale pour exploiter l'usine, qui, au démarrage, trouvera son premier client dans les sociétés du groupe spécialisées dans les chantiers.
Calibré avec un objectif compris entre 4 et 5 millions d'euros de chiffre d'affaires dans les cinq ans, le projet industriel est né de la reprise de la menuiserie familiale alsacienne Hunsinger par Harald Schork en 2008.
Changement de braquet
Sans successeur familial, Jean-Georges Hunsinger, qui reste actionnaire de Hunsinger SAS à hauteur de 35 %, a hissé l'entreprise de Weislingen à près de 50 salariés, après avoir succédé à son père en 1984, à la tête de sept menuisiers. « Au centre du village, nous avons atteint le maximum de notre potentiel », affirme l'héritier de la menuiserie artisanale créée après la Première Guerre mondiale. Le site de Thal Drulingen accueillera le futur siège social.
Sous l'impulsion du nouveau dirigeant, ingénieur et contrôleur de gestion bavarois issu de BMW, le chiffre d'affaires est passé de 8,3 millions à 10 millions d'euros entre 2008 et 2009. La construction du siège du distributeur de systèmes de chauffage bois et soleil Sonnenkraft, à Haguenau, a amorcé dès 2008 la diversification vers la structure du bâtiment. Désormais, la couleur rouge de Hunsiger représente l'activité traditionnelle, tandis que le montage et la construction écologique se distinguent par le vert. L'activité nouvelle se définit aussi par un outil hors normes : « Avec une longueur de 180 m et une hauteur de 80 m, notre insufflateur d'isolants écologiques détient le record de France, par sa dimension », annonce Harald Schork, qui résume sa nouvelle stratégie d'accès aux macrolots par une formule : « Le vert amène le rouge ».
Haut-Rhin : le rebond de Dorean
Les nouveaux actionnaires de Dorean Développement comptent sur le repositionnement commercial du système constructif d'assemblage de poutres treillis. Recapitalisé en août par le fonds d'investissement nancéien Ader, le fabricant de Burnhaupt-le-Haut (Haut-Rhin) décline sa stratégie autour de quatre cibles : les particuliers, à travers la maison d'architecte ou l'autoconstruction, les constructeurs de maisons individuelles, les grands groupes de BTP et la réhabilitation.
Salué notamment par le Palmarès de l'innovation en 2004 (1), le système inventé par Claude Schmerber a démontré ses atouts dans une quarantaine de chantiers : performance énergétique dans le logement individuel, complémentarité avec le béton pour des immeubles collectifs multi-étages auxquels Dorean offre une protection thermique, légèreté des structures pour des extensions d'immeubles.
Espérant un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros en 2010, Dorean Développement étudie des programmes de plus de 100 logements avec des majors dans plusieurs régions de France. Aux côtés de Claude Schmerber, Ader a confié à Philippe Pierrat une fonction de direction commerciale. Dorean Développement s'appuie sur l'architecte Eric Morin et le bureau d'études Schlienger pour convaincre les prescripteurs.
(1) Piloté par le ministère de l'Equipement, avec la participation du « Moniteur ».
Paru dans Le Moniteur n° 5530 du 20/11/2009