Fin 2007, UFC-Que choisir avait réalisé une première enquête sur les diagnostics de performance énergétique (DPE), pointant un manque de professionnalisme chez les diagnostiqueurs. Depuis le 1er janvier 2010, il est obligatoire, lors de la mise en vente ou en location d'un logement, de réaliser un DPE et d'indiquer le résultat, classant la performance énergétique sur une échelle allant de A à G. Par ailleurs, le nouveau « prêt à taux zéro + » pour l'achat de la résidence principale module les montants accordés en fonction de la classe énergétique établie par le DPE. Avec ce nouveau cadre règlementaire, les résultats « effarants » de la seconde enquête, qu'UFC-Que choisir a menée auprès de grandes enseignes du diagnostic et qu'elle rend publique dans son édition de mars, sont encore plus préoccupants. Pour l'association de défense des consommateurs, le DPE « relève de la loterie plus que de la compétence professionnelle ».
Par exemple, une entreprise classe énergétiquement une maison située dans les Yvelines en E, autrement dit elle lui attribue une consommation (pour le chauffage, l'ECS et la ventilation) située en 230 et 330 kWhep/m²/an. Alors qu'un autre diagnostiqueur franchisé d'une enseigne revendiquant le titre de « 1er réseau national de diagnostiqueurs immobiliers », classe la même maison en G, ce qui correspond à une consommation supérieure à 450 kWhep/m²/an.
Face à des résultats de DPE pour le moins divergents, en fonction du diagnostiqueur, l'UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics d'adopter sans délai des mesures techniques pour fiabiliser l'exercice et de rendre les DPE opposables entre l'acheteur et le vendeur pour que la responsabilité du diagnostiqueur puisse être engagée en cas de diagnostic erroné.
Des bilans thermiques aussi peu fiables
L'association de consommateurs a également souhaité vérifier si les bilans thermiques proposés par les fournisseurs d'énergie, exercice normalement plus approfondi car destiné à orienter le propriétaire vers les travaux de rénovation les plus pertinents d'un point de vue énergétique, donnaient de meilleurs résultats. Résultat : le bilan thermique réalisé par un énergéticien sur une maison située en Ille-et-Vilaine annonçait que 44 % des déperditions de chaleur étaient dues au plancher du sous-sol alors que le bilan thermique d'un autre grand groupe énergétique n'estimait qu'à seulement 9 % les déperditions de chaleur par le plancher. Pour Caroline Keller, chargée de mission « Energie - Logement » à UFC-Que choisir, les « bilans thermiques coutent plus cher que les DPE mais n'orientent pas mieux le particulier vers les bons travaux de rénovation énergétique ».
Concernant les auto-diagnostics proposés en ligne par deux autres sociétés, l'association de consommateurs n'est pas moins sévère. Elles les jugent « parfaitement inutiles ». La première société propose une liste standard de travaux en insistant beaucoup plus sur les modes de chauffage que sur l'isolation. C'est pourtant exactement l'inverse qu'il faut faire pour réduire les factures d'énergie. De son côté, la seconde privilégie le remplacement des matériels et préconise l'installation photovoltaïque et les pompes à chaleur ».
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