C' est sans aucun doute le dispositif le plus novateur ; celui aussi qui fait le plus parler et ne laisse pas les entreprises indifférentes. Le droit individuel à la formation (DIF) permet à chaque salarié de capitaliser 20 heures de formation par an, cumulables sur six ans. « Sur le principe, ce nouveau droit pose la question de l’accès à la formation. En permettant à chacun de disposer d’un nombre d’heures de formation et de placer le salarié à l’origine de la demande, l’introduction du DIF est une véritable avancée », souligne Catherine Nicollet, responsable de la formation de Cegelec Nord & Est. Une avancée qui suscite toutefois peur et questionnement.
Peut-on anticiper les droits au DIF de l’année suivante ? L’allocation formation rentre-t-elle dans le net imposable ? Peut-on prendre son DIF sur les congés payés ? Les questions suscitées par la mise en œuvre du nouveau droit ne manquent pas. « Les entreprises craignent que les heures s’accumulent dans les compteurs, explique Manuel Santos, secrétaire général de l’Aref Rhône-Alpes. Nous devons poursuivre notre travail d’information et préconiser l’utilisation des heures sans attendre leur cumul. » Un sentiment partagé par Emmanuel Ginel, secrétaire général des Aref Bourgogne et Franche-Comté : « Les entreprises ont peur d’avoir à faire face à un afflux de demandes. » Pour l’heure, la réalité est toute autre. Le nombre de demandes reste marginal. « Nos salariés ont été informés sur le DIF et sur le nombre d’heures acquis à ce jour. Pour l’instant, nous n’avons eu ni question, ni demande de formation », explique Estelle Renaud, responsable de la formation de l’entreprise Rabot Dutilleul. Chez Cegelec Nord & Est, la note d’information a fait remonter sept demandes de salariés, dont cinq de cadres. C’est là que le bât blesse ! Sans préjuger du devenir du DIF, les premiers utilisateurs du dispositif seront probablement les Etam et les cadres, qui bénéficient déjà le plus de la formation professionnelle continue.
