La présence, d'ici 2012, d'un écoquartier dans toutes les villes ayant d'importants programmes de développement de l'habitat, constitue l'une des orientations affichées du Grenelle de l'Environnement en matière d'urbanisme. Conséquence : de nombreux projets portant cette « étiquette » se développent et pas seulement dans les grandes villes. Pour autant, « il n'existe pas de définition officielle et précise pour ce terme », soulignent Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, fondateurs de l'association Suden (réseau européen du développement urbain durable) et auteurs de plusieurs ouvrages sur les écoquartiers et l'urbanisme durable.
Un morceau de ville.
Pas facile de distinguer les projets qui font appel à une véritable démarche de développement durable de ceux qui n'abordent la question que sous un seul angle, que ce soit celui de l'écologie ou de l'habitat, ou qui ne traitent pas de sa connexion avec le reste de la ville. Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin proposent d'adopter la définition suivante : « un projet de quartier durable ou d'écoquartier se caractérise par la mise en œuvre d'une démarche visant à répondre, à son échelle, aux enjeux globaux de la planète et aux enjeux locaux, afin d'améliorer la qualité de vie de ses habitants et de ses usagers. Il vise aussi à contribuer à la durabilité de la cité, l'écoquartier étant avant tout un morceau de ville ». Cette vision permet de ne pas aborder la conception d'un écoquartier avec un regard sectoriel (le logement, les équipements publics, les transports, les espaces verts,.), mais avec une approche systémique, transversale et globale. On peut alors prendre véritablement en compte les cycles de l'eau et de l'énergie, la gestion des ressources naturelles, de la biodiversité ou des déchets, la mixité sociale, l'emploi,. Sans oublier d'analyser la faisabilité technique et économique du projet sur le long terme.
Des espèces locales.
L'aspect participatif des citoyens, des élus et des partenaires privés revêt également un caractère important pour la pérennisation du projet. L'écoquartier Vauban à Freiburg en Allemagne, fait ainsi figure de site pilote. Son aménagement a débuté en 1998, sur une ancienne base militaire française de 38 ha. La concertation avec les habitants a joué un rôle important pour favoriser une bonne appropriation de la démarche. Aujourd'hui encore, les élus soutiennent le développement de ce quartier et favorisent les relations avec les partenaires privés. En ce qui concerne le végétal, sa présence n'est pas seulement liée à des aménagements publics conçus par la collectivité : c'est aussi le fruit de nombreuses plantations sur les espaces privatifs. La réflexion a porté sur le choix de structures plantées diversifiées, en privilégiant les espèces végétales locales. La démarche s'est poursuivie pour l'entretien avec l'absence de pesticides, la réduction des tontes, la valorisation des déchets verts. Un exemple suivi par les habitants pour leurs propres aménagements. Avec cette approche de l'écoquartier, le végétal trouve toute sa légitimité pour s'intégrer sous différentes formes et participer à l'équilibre globale du système. -