Nul n'en doute hélas, cette année encore, la crise des matériaux et l'explosion des prix vont se poursuivre. Vilipendée pour sa supposée rigidité, la commande publique a déjà su s'adapter : les acteurs ont eu le feu vert du Conseil d'Etat fin 2022 pour modifier en cours d'exécution les prix ou les formules de révision de leurs contrats.
L'affaire est donc réglée ! Pas si sûr… Les acheteurs publics vont-ils réellement jouer le jeu cette année pour accompagner les entreprises traversant des difficultés objectives ? Et celles-ci vont-elles aller au bout de la démarche, en fournissant, à l'appui de leurs demandes de rallonge, des informations économiques parfois sensibles pour justifier l'augmentation de leurs coûts ? Il faudra à tous un peu de temps, une bonne dose de méthode et d'ingénierie contractuelle, ainsi qu'un soupçon de bonne foi. Surtout pour les nouveaux contrats, conclus par définition à un moment où personne ne pourra feindre la surprise quant à la flambée des prix.
Il conviendra donc de prévenir les difficultés futures. Pour cela, une solution est tout indiquée : intégrer plus systématiquement - et a minima à chaque fois que la réglementation l'impose - des clauses de révision adaptées, avec des indices reformulés pour mieux coller à la réalité…