La réduction des charges énergétiques pesant sur leur patrimoine constitue un enjeu majeur pour les communes. Les consommations cumulées des bâtiments, de l'éclairage public et des flottes de véhicules municipaux s'élevaient, en 1990, à 3,5 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), représentant 10,1 milliards de francs, soit 178 F/habitant.
Une nouvelle enquête, portant sur l'année 1995, a été réalisée l'an dernier par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), l'Association des ingénieurs des villes, l'Association des techniciens territoriaux, la direction générale des collectivités locales, EDF, GDF et l'Union française des industries pétrolières : 5 000 communes ont été interrogées (par enquête postale) et 912 ont répondu favorablement, ce qui a permis la construction d'une base de données portant sur 17 500 bâtiments.
Maîtrise de l'énergie
Les premiers résultats provisoires montrent une légère progression de la consommation totale des communes. Elle s'établit, en 1995, à 3,8 Mtep, représentant 11,5 milliards de francs, soit 198 F/habitant. D'importants efforts de maîtrise de l'énergie ont été réalisés sur le patrimoine bâti permettant de réduire la consommation unitaire moyenne de l'ordre de 12 %.
Ces gains d'efficacité compensent en grande partie l'accroissement des consommations (notamment pour l'éclairage public et les carburants automobiles) lié à l'augmentation du parc d'équipement et à l'amélioration de la qualité du service rendu aux usagers. On observe cependant une forte dispersion des consommations par habitant liée notamment au « suréquipement » de certaines villes moyennes par rapport à leur taille.
Conformément à la tendance lourde qui se dégage depuis plusieurs années, la baisse des consommations de fioul se poursuit au bénéfice du gaz et de l'électricité et, plus modérément, du chauffage urbain. L'électricité représente, tous usages confondus, 60 % du budget énergétique des communes en 1995.
Enfin, si d'importantes économies d'énergie ont été réalisées sur les bâtiments (isolation, rénovation de chaufferies...), elles sont loin d'avoir concerné la majorité du patrimoine. Les communes estiment que les économies d'énergie encore possibles se situent dans une fourchette allant de 10 à 15 % de leur consommation actuelle.