Une éolienne à axe horizontal, importée des Pays-Bas, vient d’être implantée sur le toit d’un immeuble collectif de quatre étages à Equihen-Plage, dans le Pas-de-Calais. Elle doit produire entre 7 000 et 8 000 kWh par an. Cette production, estimée par H2 Développement, le bureau d’études chargé du projet, doit permettre de couvrir l’équivalent de la consommation des parties communes de deux immeubles de 20 logements chacun.
Limiter les nuisancesenvironnementales. La principale innovation du projet tient au fait que ses concepteurs ont réussi à exploiter le gisement éolien d’un milieu urbain tout en limitant les nuisances environnementales. Tout d’abord par le faible impact visuel de l’éolienne. L’argument avancé par le fabricant néerlandais Windwall BV est convaincant. Avec ses deux rotors de 5 m de longueur et 2,80 m de diamètre, la machine fixée sur la toiture-terrasse du bâtiment se veut particulièrement discrète depuis la rue. Windwall BV propose même une petite coquetterie : le matériel peut être livré dans différentes couleurs selon les critères de style du site. Ensuite, elle tire profit de cet environnement pour atteindre le meilleur rendement possible.
Bien qu’en milieu urbain la vitesse du vent soit généralement plus faible qu’en rase campagne, l’éolienne néerlandaise compense ce handicap par son installation en hauteur, là où les vents sont plus forts. En outre, elle bénéficie d’un phénomène d’accélération du vent en façade.
« En effet, on observe localement, au sommet des bâtiments face au vent, des accélérations dues à la compression des filets d’air qui contournent un obstacle tel qu’une construction », indique Jean-Christophe Vaillant, responsable d’études chez H2 Développement. L’éolienne fonctionne ainsi dans une plage de vent comprise entre 11 km/h et 90 km/h.
Jusqu’à quatre modulesen toiture. Selon le potentiel éolien du site et la place disponible en toiture, il est possible de monter en série jusqu’à quatre modules pour atteindre une puissance nominale de 24 kW. Sa conception unidirectionnelle restreint toutefois son champ d’application. En effet, pour être éligibles à l’installation d’une éolienne de ce type, les sites doivent être exposés à des vents dominants, forts et marqués.
Autre argument défendu par le constructeur : le faible niveau de bruit de l’équipement. Windwall annonce en effet un niveau de pression acoustique de l’ordre de 75 à 78 dB(A) au niveau de l’éolienne dans des conditions normales de fonctionnement.
Ce projet, mené par Pas-de-Calais Habitat, est présenté comme une « expérimentation de développement durable ». Il aura coûté 70 000 euros HT et aura bénéficié de 53 % de subventions en provenance de l’Ademe et du conseil régional Nord-Pas-de-Calais. L’électricité produite par le dispositif sera injectée dans le réseau et vendue à EDF.
Et, quand on évoque avec le bureau d’études la possibilité de stocker l’énergie, l’idée fait sourire. « Les solutions techniques sont encore trop coûteuses », estime Jean-Christophe Vaillant.
