Environnement L’énergie solaire au sommet

Une équipe d’ingénieurs français a mis au point un nouveau concept de production d’énergie renouvelable. Sur le principe de la cheminée solaire, il intègre des réflexions poussées sur l’impact environnemental et la rentabilité du système.

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Une montagne solaire. L’idée peut paraître farfelue, elle émane pourtant d’un des plus importants bureaux d’études français. Le groupe d’ingénierie OTH vient en effet de déposer un brevet international concernant un système de production d’énergie particulièrement innovant. Sur le principe des cheminées solaires, l’installation permettra de produire de l’électricité à partir de deux phénomènes naturels : l’effet de serre et le tirage thermique. Mais, contrairement au concept original, le projet ne fait pas appel à une tour verticale. Les ingénieurs d’Elioth, entité d’OTH chargée du projet, ont imaginé le système à flanc de montagnes.

« Les avantages de ce concept sont nombreux », explique Raphaël Ménard, directeur d’Elioth. « Tout d’abord, nos calculs ont montré que le rendement pouvait être supérieur à celui des tours traditionnelles. » En effet, la montagne offre des écarts d’altitude de plus de 3 000 m alors que le projet de la plus haute tour solaire au monde ne dépasse pas 1 000 m. Par ailleurs cette disposition n’impliquera pas d’exploit technologique pour construire la cheminée. Le conduit épousera le relief avec des appuis réguliers au sol.

Minimiser l’impact sur le paysage. L’autre élément important du système est la serre. Elle a pour rôle de capter le rayonnement sur le versant ensoleillé de la montagne (l’adret). A l’intérieur, l’air s’échauffe avant d’être entraîné dans la cheminée par dépression. L’énergie cinétique de l’air est alors transformée en électricité par l’intermédiaire des turbines positionnées en pied de cheminée. « Tant dans le choix des matériaux que dans les principes constructifs, nous avons cherché à minimiser l’empreinte sur le paysage et l’écologie du site », précise Sébastien Duprat, l’un des concepteurs du projet. L’enveloppe de la serre fera appel à une structure ultralégère. Elle sera recouverte d’une membrane en ETFE, un polymère organique qui tire ses avantages de sa transparence et de sa légèreté. Elle s’appuiera sur des poteaux gonflables. Sa stabilité face aux efforts de soulèvement générés par le vent sera assurée par des membranes remplies de plusieurs m3 d’eau issus de la récupération des eaux pluviales. Ce volume aura également vocation à restituer de l’énergie durant la nuit grâce à son inertie thermique.

Elioth s’est également fixé pour objectif d’atteindre « 1 euro investi pour 1 watt installé » pour des puissances supérieures à 400 MW. « Nous avons identifié un certain nombre de sites potentiels à l’étranger, dans l’Atlas marocain, la Sierra Nevada andalouse, la Cordillère des Andes, mais aussi en France, dans les Alpes-Maritimes, les Pyrénées-Orientales, le Massif Central, ou encore sur l’île de la Réunion. » Aujourd’hui, le projet a dépassé l’étude de faisabilité. L’équipe d’Elioth recherche des partenaires financiers désireux de s’impliquer dans un projet pilote. Avis aux intéressés.

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