En 2006, lors de son arrivée au sein du groupe Garandeau, spécialisé dans les matériaux de construction (carrières, béton, négoce), Emilie Richaud prend en charge l’activité « développement et environnement ». Polytechnicienne et ingénieur des Ponts et chaussées, la nièce du patron, Alexander Garandeau, travaille sur le renouvellement du foncier et les demandes d’autorisation d’exploitation des carrières. « Dès l’ouverture d’une carrière, on envisage de façon très précise la fin de l’exploitation. Dans le cadre des programmes de boisement compensatoire, nous plantons au moins deux fois la surface défrichée », explique la jeune polytechnicienne.
Charte environnementale plutôt que certification ISO
A la même époque, le groupe se pose la question du choix entre une charte environnementale et la certification ISO 14 001. En janvier 2007, le groupe opte pour la charte développée par les carriers. « La charte est un outil pratique, tout de suite tourné vers l’action. La norme ISO est très formaliste avec une démarche administrative lourde. Si l’on veut que les gens sur les sites adhèrent au projet, il leur faut du concret », confie Emilie Richaud. Garandeau n’exclut pas toutefois de s’engager dans les années à venir vers la certification.
Dans le groupe charentais, le développement durable repose sur un audit annuel pour chaque site, suivi de l’élaboration d’un plan d’action. Le groupe a renforcé la concertation avec les riverains, les associations de protection de l’environnement, les élus et les institutionnels. Enfin, chaque projet intègre dès sa conception une dimension environnementale. Ainsi, la future usine de blocs béton, à Châteauneuf, est encaissée pour réduire les impacts visuel et sonore. La proximité de la source d’approvisionnement limite la noria des camions, donc les émissions de CO2.
Réduction des nuisances
Depuis 2004, date des premiers gros investissements environnementaux, le groupe a déjà réalisé un certain nombre d’opérations. Sur la carrière de Champblanc (Charente), un brise-roches s’est substitué aux tirs de mines. Le confinement des installations de la carrière d’Aussac (Charente) a considérablement réduit les nuisances visuelles et sonores. Le système sonore de recul des camions, bruyant pour les riverains, a été remplacé par le « cri du lynx » plus discret. La nuit, des gyrophares à éclats annoncent les manœuvres des camions.
A cet inventaire à la Prévert on pourrait ajouter les efforts apportés à la logistique : installation de systèmes pneumatiques sur les véhicules, remise en état des voies d’accès des sites, présence d’une équipe spécialisée dans la gestion des flux pour réduire les kilomètres parcourus.
La gestion de l’eau est un autre défi relevé par le groupe. Pour éviter les dépôts de boue sur les routes, les roues des camions sont lavées quand les véhicules quittent une zone d’exploitation. Cette eau est recyclée et sert notamment à arroser les pistes des carrières en période sèche. Ce fonctionnement en circuit fermé s’applique également aux centrales à béton. Pour s’assurer de la qualité de l’eau, Garandeau a passé un contrat avec le laboratoire départemental de la Charente qui effectue des analyses régulières.
Le groupe n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Il veut accentuer la sensibilisation du personnel, ainsi que des clients et des sous-traitants.


