Extension en sous-sol d’un manoir du XIXe siècle

Problème Convertir un bâtiment ancien sans dénaturer son environnement proche. Solution Réaliser son agrandissement en sous-sol grâce à la reprise en sous-œuvre de ses fondations et au recours à la paroi berlinoise.

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La reconversion des bâtiments anciens s’accompagne souvent de travaux complexes. C’est le cas actuellement d’un ancien manoir situé à Franconville-La-Garenne (Val-d’Oise). En juin 2006, l’édifice du XIXe siècle aura trouvé une nouvelle affectation grâce notamment à une vaste extension de son emprise destinée à accueillir dans son sous-sol un conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique. « Le projet semi-enterré du cabinet Basalt Architecture répondait parfaitement au cahier des charges prédéfini », observe Didier Andréani, directeur technique adjoint à la mairie de Franconville. « Les contraintes d’extension de l’espace disponible et de mise en valeur de la bâtisse ont été respectées », poursuit-il.

Techniques originales.2 100 m2 en infrastructure seront ainsi ajoutés aux 800 m2 d’emprise existante sans que l’aspect général ne soit altéré. L’extension émergera seulement d’un à deux mètres cinquante au-dessus du terrain naturel. Elle sera fondue dans le paysage grâce à une toiture végétalisée. Cette émergence discrète est alignée en hauteur sur l’ancien soubassement de la maison et préserve la vision de la façade à partir de la rue.

Cette transformation-extension dans un environnement urbain fait appel à des techniques quelque peu originales. Ainsi, ce projet situé quasi intégralement au niveau des caves du manoir a requis une consolidation de l’assise de l’ouvrage. Les fondations existantes ont été approfondies et confortées par 118 micropieux de 200 mm de diamètre. Croisés et jumelés, ils ont été forés à l’aplomb des murs porteurs et descendus à une profondeur de 10 à 12 m pour atteindre une couche suffisamment porteuse de marne supragypseuse. Réalisés par injection d’un coulis de ciment dosé à 1 200 kg/m3 et armés de tubes métalliques (diamètre de 88,9 mm pour une épaisseur de 6,5 mm), les micropieux sont inclinés à 10° et leur capacité portante avoisine 35 tonnes pour chacun d’eux. Les têtes de pieux reprennent des longrines en béton armé réalisées sous les anciennes fondations de l’édifice et qui ont permis d’augmenter la hauteur libre du sous-sol initial d’environ un mètre. En termes d’avancement, deux reprises en sous-œuvre par passes alternées de 80 cm chacune ont été réalisées quotidiennement. Elles ont mobilisé six ouvriers pendant près de quinze jours. « Avec des hauteurs disponibles sous plafond inférieures à 2 m, l’espace de travail pour le terrassement était particulièrement restreint », explique Gilles Bourdelier, conducteur de travaux pour Nord France Constructions. « Nous avons dû utiliser du matériel très compact, la mini-pelle notamment faisait moins de 800 kg », ajoute-t-il.

Paroi berlinoise. Autre particularité du chantier : l’entrepreneur de gros œuvre recourt à une variante de la paroi berlinoise. La technique consiste ici à procéder à la réalisation des murs enterrés de l’extension par projection de béton sur armatures supportées par des profilés métalliques (IPE 200). Pendant l’exécution, les IPE sont tenus en tête par des butons provisoires et prennent appui en pied sur des minipieux en béton armé préalablement réalisés. Ce mode opératoire facilite en particulier le déroulement du chantier aux abords de réseaux de gaz existants.

Le gros œuvre devrait être achevé dans deux mois. Le manoir transformé devrait accueillir ses nouveaux élèves pour la rentrée 2006-2007.

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