Finances publiques Impôt sur les sociétés : modalités de la hausse

-Le projet de loi relatif aux mesures urgentes à caractère fiscal et financier (MUFF) entérine une «majoration temporaire » de 15 %. -Les concessions de brevets ainsi que certaines cessions continueront d'être taxées au taux réduit.

Réservé aux abonnés

Adopté lors du conseil des ministres du 20 août, le projet de loi portant diverses mesures urgentes à caractère fiscal et financier (MUFF) met en oeuvre les décisions relatives à la majoration de l'impôt sur les sociétés et à la suppression de la taxation réduite des plus-values à long terme, annoncées à la suite de l'audit sur les finances publiques (« Le Moniteur » du 25 juillet, p. 13). Ces deux mesures, qui seront examinées au Parlement à partir du 15 septembre, devraient rapporter à l'Etat 22 milliards de francs cette année et 18 milliards en 1998.

Les modalités concrètes de ces dispositions sont les suivantes :

Majoration de l'impôt sur les sociétés (IS).

Une « contribution temporaire » de 15 % est instituée sur l'impôt sur les sociétés. Elle s'ajoute à celle de 10 % décidée en 1995 et porte à 41,6 % le taux de l'IS en 1997 et en 1998. En 1999, cette majoration sera réduite à 10 %. Les entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions de francs sont exonérées de cette contribution, « dès lors qu'elles n'ont pas la qualité de société-mère d'un groupe fiscalement intégré et sont détenues à plus de 75 % par des personnes physiques ». Bercy estime qu'environ 625 000 des 650 000 entreprises assujetties à l'IS seraient exonérées.

Suppression de la taxation réduite des plus-values à long terme des sociétés. Les plus-values de cessions de titres de participation et de parts de société de capital-risque resteront toutefois soumises au taux réduit de 19 %. En outre, le projet prévoit, « dans un souci de soutien à l'effort de recherche-développement des entreprises », que les résultats de concessions de brevets ou de droits de propriété industrielle demeureront soumis au taux réduit de l'IS.

Modalités de paiement : les sociétés assujetties à l'IS devront verser dès le 15 décembre un acompte sur les plus-values, que celles-ci soient devenues imposables au taux normal ou restent taxées à taux réduit, et ce, au titre de l'exercice ouvert à compter du 1er janvier 1997. Cet acompte sera calculé dans un premier temps d'après les plus-values de même nature imposées au titre de 1996.

Par ailleurs, le projet de loi comporte plusieurs dispositions d'ordre financier :

application de la réforme comptable d'EDF décidée par le contrat Etat/Entreprise du 8 avril dernier rendant l'entreprise publique propriétaire des ouvrages de transport d'électricité du réseau d'alimentation générale ;

prorogation, jusqu'au 31 décembre prochain, de la possibilité pour les collectivités locales de contracter des emprunts sur ressources CODEVI pour financer des investissements destinés à accompagner le développement ou l'implantation des PME ;

conditions d'application de la loi de démocratisation du secteur public à la Banque du développement des PME (notamment : représentation des salariés au conseil de surveillance).

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires