Finistère Un pont courbe à haubans sur l’Aulne

A Térénez, un pont à dévers variable remplacera bientôt un pont reconstruit après la guerre, qui souffre d’un vieillissement prématuré.

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Le pont de Térénez, qu’on se le dise, ne sera jamais un pont lambda ! Et si la forme de ses pylônes pourrait lui valoir d’être surnommé ainsi, sa conception (un pont courbe à haubans) et sa taille (une travée centrale de 285 m) en font d’ores et déjà un pont d’exception.

L’élégant virage qu’il dessinera bientôt au-dessus de l’estuaire de l’Aulne, à l’entrée de la presqu’île de Crozon (pointe du Finistère), viendra remplacer la sobre ligne droite du pont actuel. Ce dernier, inauguré en 1925 et reconstruit en béton après la guerre, souffre d’un vieillissement prématuré, dû à un phénomène d’alcali-réaction, et à ce titre attend un successeur.

Outre sa fragilité, le pont actuel pose un problème de sécurité routière. Coincé entre deux rives aux versants abrupts, son tracé rectiligne impose, de part et d’autre, un virage à angle droit avec la route, qui descend parallèlement à la rive. Ces deux coudes causent de fréquents accidents.

« Le nouveau pont prendra la forme d’un fer à cheval pour se raccorder sans à-coup aux routes d’accès, explique Thomas Lavigne, architecte et fils de Charles Lavigne, décédé en 2002, qui fut le concepteur initial du pont avec Michel Virlogeux. La courbure sera constante dans la travée centrale et s’accentuera au niveau des accès. » Le tablier sera soutenu par des haubans arrimés à deux boîtes d’ancrage enchâssées dans les pylônes. « Leur forme en lambda suit la répartition des charges, précise Thomas Lavigne. La première idée était de s’appuyer sur des pylônes en A. Et comme l’une des pattes supportait 90 % de la charge, on a pris le parti de supprimer l’autre. » Ce qui pourra se faire grâce à l’introduction de précontrainte dans les pylônes.

L’ancien pont sera détruit

Pour éviter que les camions ne touchent les haubans aux entrées du pont, le dévers passe de 2,5 % dans la travée centrale à 5 % dans les travées de rives et le tablier s’élargit. « Sa section augmente à mesure que l’on s’éloigne des pylônes, explique Michel Roudanes, directeur de chantier pour Sogea Bretagne. Le coffrage devra donc être modifié pour chaque coulée de voussoir. La technologie mise en œuvre dans les équipages (les ensembles mobiles qui permettent de coffrer les voussoirs) les rend très lourds. Le poids visé était de 60 t, et nous sommes finalement à 85 t pour l’un et 77 pour l’autre. » De la même façon, faire grimper un coffrage sur un pylône incliné de 100 m de haut et dont la section s’affine puis s’élargit à nouveau au sommet a suscité quelques heures d’études et de méthodes.

Démarré en avril 2007, le chantier doit durer trois ans. On voit actuellement s’élever le premier pylône. Une fois le nouveau pont achevé, l’ancien sera détruit.

Maître d’ouvrage : conseil général du Finistère.

Maîtrise d’œuvre : cabinet Lavigne Chéron, Michel Virlogeux, Setra.

Entreprises : Campenon Bernard TP, Sogea Bretagne, GTM GCS.

Coût : 35 millions d’euros.

Mise en service : avril 2010.

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