Nous avons toujours répondu aux besoins en compétences en matière de génie civil appliqué au nucléaire. Mais depuis l'annonce par l'Etat, en 2022, du projet de construction de six nouveaux réacteurs EPR 2, nous avons accéléré, pose Lucie Destouet, directrice des études et du campus Auvergne-Rhône-Alpes de Builders Ecole d'ingénieurs. Face aux enjeux de décarbonation et d'indépendance énergétique de la France, il s'agit de former des élèves non seulement sensibilisés au sujet, mais aussi quasiment opérationnels pour travailler sur des chantiers d'EPR. « Sachant que la construction d'un réacteur nécessite au total l'intervention de quelque 1 000 encadrants, ingénieurs ou collaborateurs de niveau bachelor », souligne-t-elle.
L'établissement, basé à Caen (Calvados) et à Vaulx-en-Velin (Rhône), s'adapte ainsi aux besoins de cette filière en intégrant ses spécificités dans ses programmes. « Nous dispensons 70 heures d'enseignements portant sur le nucléaire dans le cadre du bachelor en ingénierie responsable et construction durable », précise Lucie Destouet. Et l'école lancera à la rentrée prochaine une option de 180 heures en génie civil nucléaire, qui vise à préparer les étudiants du parcours d'ingénieur spécialisé en énergie décarbonée aux problématiques complexes de conception, de construction et de maintenance des infrastructures.
Rigueur et souplesse exigées. « Le génie civil dans le nucléaire implique des contraintes réglementaires bien plus drastiques que dans les autres domaines. Il requiert aussi une excellente connaissance des différentes techniques de construction ainsi qu'une certaine innovation, commente la directrice des études de Builders. A cela s'ajoute une bonne dose de savoir-être. Il faut faire preuve de rigueur dans l'organisation de chantier et le management de travaux, mais également de souplesse, et savoir garder la tête froide : c'est ce qui rend le métier passionnant ! » Sans compter qu'il s'agit de projets d'envergure, s'échelonnant sur une dizaine d'années. « En somme, la promesse de carrières extrêmement intéressantes pour nos diplômés des parcours ingénieurs et bachelors », conclut Lucie Destouet.
