Fortement endetté et souffrant sur le marché allemand RMC se recentre sur les matériaux lourds

Le grand groupe britannique de matériaux de construction RMC va réduire sa voilure. La « révision stratégique » amorcée en 2000 et qui cible un recentrage sur les matériaux de construction lourds (béton prêt à l'emploi - BPE, ciment et granulats) va se traduire par de nouvelles cessions.

Le choix de l'intégration verticale (ciment/béton) décidé par RMC avec le rachat fin 1999 du cimentier Rugby, a fait du groupe le numéro un mondial du BPE et le sixième cimentier. Mais cette réorientation a coûté cher et la récente conjoncture économique n'a pas été favorable à RMC. Les résultats du groupe s'en sont ressentis avec des bénéfices (avant impôts et éléments exceptionnels) en baisse de 31 %.

Passe difficile donc pour RMC qui pâtit non seulement du rachat onéreux de Rugby, mais aussi du faible rendement des investissements effectués en Allemagne en haut de cycle. La persistance d'une conjoncture défavorable sur ce marché fait qu'il ne représente plus que 18 % des activités de RMC, alors qu'il en représentait près de la moitié il y a quatre ans. Ajouter à cela une enquête pour une entente sur les prix en cours en Allemagne, l'impact négatif des mauvaises conditions climatiques sur le marché nord-européen et la hausse des coûts énergétiques chiffrée à 80 millions d'euros (524,77 millions de francs) pour 2000.

RMC a déjà commencé ce recentrage nécessaire avec les cessions de sa chaîne de bricolage Great Mills, de sa filiale britannique de production de chaux (bénéfice cumulé de 365 millions d'euros, soit 2,4 milliards de francs) et d'actifs immobiliers (65 millions d'euros, soit 426,37 millions de francs). Il a, par ailleurs, fermé ses activités en Indonésie et sa filiale américaine de produits en béton alvéolé (Ytong). Au total, le groupe a procédé à 1 400 licenciements, dont 450 sur le marché allemand. Il a également identifié d'autres activités et actifs périphériques régionaux promis à la vente au cours de 2001. Les cessions immobilières vont s'accélérer et la filiale internationale Ytong est ciblée.

Bonnes performances en France et en Espagne

Face à la consolidation mondiale dans le secteur des matériaux de construction lourds, le groupe semble néanmoins protégé pour l'instant d'une OPA potentielle par le simple poids de son endettement (2,5 milliards d'euros, soit 16,4 milliards de francs). Et Stuart Walker, son P-DG, garde espoir : « 2000 a été une année de transition... mais les mesures prises au cours de ces douze mois vont étayer nos progrès en 2001 et à long terme. »

Il reste en effet des bons points : l'intégration de Rugby est achevée avec des synergies de 30 millions d'euros (196,8 millions de francs) prévues pour 2001. Les performances du groupe aux Etats-Unis, en France, en Irlande et en Espagne ont été bonnes et il vise désormais une concentration sur des marchés plus prometteurs que l'Allemagne ou l'Autriche, comme la Malaisie et la Pologne.

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