Partenaire des défis du bois du 6 au 16 mars 2009 au Parc des Expositions d’Epinal, la FFB charpente, menuiserie, parquet a profité de cet événement pour organiser deux journées d’étude sur la construction bois dans les Vosges. Les 70 entrepreneurs présents ont pu, entre autres, visiter le nouveau site de production d’ossature bois de Houot Charpente, connaître les derniers travaux sur les assemblages traditionnels bois/bois et voir les essais de rupture mécanique sur une ferme traditionnelle à l’Enstib. L’occasion de faire le point sur l'avenir de la construction bois avec François Asselin, président de l’Union charpente, menuiserie, parquet à la FFB.
Quel jugement portez-vous sur cette période de crise que nous vivons ?
La période est certes plus difficile pour tous les professionnels du bâtiment, un peu moins pour la filière bois malgré un "trou d’air sérieux". Les entreprises ont, en moyenne, une visibilité de cinq mois sur leur carnet de commande, soit une baisse d’environ un tiers de puis septembre dernier. Mais les raisons d’espérer sont nombreuses. Tout d’abord, les fondamentaux restent, on ne constate pas de crise du logement comme dans les années 90. Les besoins en logements évalués à 500.000 par an sont constants (En 2009 il y en aura autour de 300.000). Le delta reste donc important. Dès que les circuits financiers retrouveront un fonctionnement normal, l’activité redémarrera de plus belle. Ensuite, le métier de charpentier ne connait pas la crise avec une augmentation de 35% des effectifs ces quatre dernières années. Et l’activité globale (charpente, menuiserie, parquet) s’accroît de 10-12 % chaque année. Nous sommes en train d’assister à une révolution lente mais profonde dans la construction bois. Par exemple, je suis frappé du niveau élevé en ingénierie et de l’intégration de la productique dans les petites entreprises de charpente, bien plus que dans d’autres sous secteurs du bâtiment. Aujourd’hui, des structures d’une dizaine de salariés n’hésitent pas embaucher un ingénieur.
Un pôle "bois construction" a été créé en juin dernier au sein de la FFB. Quels en sont les objectifs ?
En faisant venir à nos côtés, l’association Afcobois, cette nouvelle structure va nous permettre de mutualiser les moyens en matière de formation ou de démarche qualité et de donner une lisibilité plus grande à l’extérieur avec la mise en place d’une communication efficace et commune de toutes les composantes du secteur bois. Avec l’évolution des marchés et des métiers, la création de ce pôle en juin devenait nécessaire. Par exemple, depuis quelques années, on constate une tendance aux macros lots où le charpentier a toute l’enveloppe d’un bâtiment à traiter. Désormais, le charpentier doit avoir une vision plus grande du métier en allant au-delà du "je taille, j’assemble et je lève". Autre atout de ce pôle : Avec les enjeux de Grenelle de l’environnement, cela va nous permettre de peser plus fortement pour promouvoir le matériau bois et le prescrire davantage dans la construction en faisant évoluer les normes, notamment sur les questions relatives à la résistance au feu et à la durabilité.
En juin, FFB charpente, menuiserie, parquet va mettre en place un label de qualité "Construction bois 21", à quoi va-t-il servir ?
C’est la dernière étape de notre démarche qualité. Cela a commencé, en 2003 avec "menuiserie 21", puis en 2005 avec "charpente 21". De plus en plus de maîtres d’œuvre et d’ouvrage sont attirés par le bois. Cette évolution nous oblige à devenir meilleur aussi bien commercialement que techniquement. Ces trois labels vont nous permettre de faire reconnaître notre savoir-faire dans le domaine de la fabrication.
