GROS OEUVRE Béton - Les nouveaux bétons allègent les structures

Les recherches menées en matière de formulation des bétons ont permis essentiellement d'améliorer les caractéristiques mécaniques et les conditions de mise en oeuvre. Ainsi, les bétons à hautes performances (BHP), qui ont d'abord été utilisés pour les ouvrages d'art compte tenu des contraintes dimensionnelles liées à ce genre d'ouvrage, trouvent des applications pour les bâtiments. Le principal avantage de ces bétons tient à la possibilité d'affiner les structures, voire, dans certains cas, d'obtenir rapidement une résistance mécanique au jeune âge.

Ainsi, l'élancement de la tour PB6 à la Défense (Hines), de 155 m de hauteur, n'aurait pas pu être obtenu sans l'utilisation, pour les poteaux, de B60 et de B80 fournis par la société RMC et mis en oeuvre par l'entreprise SGE. En effet, compte tenu de l'étroitesse du site, l'embase de l'édifice ne mesure que 70 m de long par 30 m de large.

Mais, juste en face, pour la construction des tours de bureaux légèrement moins hautes de Coeur Défense mais plus importantes (210 000 m2 HON), Bouygues n'a pas jugé utile de recourir à des BHP, sauf pour certaines parties bien spécifiques de l'ouvrage. Preuve que les BHP ne s'imposent pas forcément.

Compte tenu des efforts particulièrement lourds à accomplir en matière de recherche sur la chimie des bétons, seuls quelques grands sont encore dans la course : Ciments Calcia, Lafarge, MBT, Sika, pour ne citer que ceux-là. Toutefois, les progrès accomplis ne se limitent pas aux adjuvants, mais aussi au squelette granulaire, par exemple l'ajout de fines telles que la fumée de silice. Il faut également tout le savoir-faire du bétonnier et de l'entreprise de gros oeuvre pour contrôler les conditions de mise en oeuvre.

C'est ce qui pousse les adjuvantiers à mettre sur le marché des produits « robustes » dont les caractéristiques nominales sont atteintes malgré la variabilité des conditions de mise en oeuvre. C'est dans cette optique que MBT lance à Batimat un nouveau Glenium (service lecteur no 289) et des plastifiants courants, le Prelom 300 (service lecteur no 290).

A contrario des BHP, les bétons autoplaçants (BAP) trouvent un emploi plus commun dans le bâtiment. Il s'agit d'améliorer les conditions de mise en oeuvre en l'absence de vibrage et d'autoriser des formes complexes pour des parois coulées d'un seul tenant. Sika a tiré le premier en fournissant à l'entreprise MAB Construction (filiale de Spie-Citra) pour le chantier Océanopolis à Brest, dès le début de 1998, un superplastifiant de type Viscocrête (service lecteur no 291). Les autres grands adjuvantiers lui ont emboîté le pas, notamment Lafarge avec Agilia (service lecteur no 292).

Mais attention ! Il est difficile de classer les adjuvants suivant qu'ils servent à réaliser des BHP ou des BAP. Souvent, la formulation des bétons est déterminée au cas par cas, en fonction du cahier des charges propre à chaque chantier.

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Un béton blanc brut de décoffrage Un béton blanc autoplaçant a été utilisé pour réaliser les voiles complexes, laissés bruts de décoffrages du centre d'art et de culture de Meudon (Hauts-de-Seine). L'esthétique est comparable à celle qui aurait été obtenue avec des éléments architectoniques préfabriqués.

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