Les deux grands musées techniques de Mulhouse sont uniques en France par la richesse de leurs collections consacrées au chemin de fer et à l'automobile. Ils franchissent, avec le démarrage de chantiers, l'étape cruciale d'une démarche engagée en 1993 dans le cadre de la préparation de l'actuel contrat de Plan. « Avant cette date, les musées présentaient leurs projets en ordre dispersé, sans disposer des compétences nécessaires au suivi de leur réalisation », rappelle Ariane Salmet-Roblin, chef de projet à Musées sans frontières (MSF) depuis mars 1994.
Créée en décembre 1993 à l'initiative du conseil général et de la ville, cette association a donné à Mulhouse l'outil professionnel qui lui manquait : « MSF a rassuré l'Etat sur notre capacité à tenir nos engagements », ajoute Claude Sauvé, secrétaire général adjoint de la ville.
L'enveloppe de 80 millions de francs attribuée à MSF dans le cadre de l'actuel contrat de Plan valide cette analyse, confortée par le profil d'Ariane Salmet-Roblin, qui a été chargée des musées techniques à l'Inspection générale des musées.
Le statut associatif de la plupart des six équipements mulhousiens coordonnés par MSF - autofinancés par leur billetterie - a renforcé le besoin de coordination, aujourd'hui satisfait par l'association.
Un concours sera lancé au printemps pour le Musée de l'automobile
MSF lancera avec la Semha (société d'économie mixte de haute Alsace), au printemps, le concours d'extension du Musée de l'automobile, dont les lauréats devront coordonner leurs projets avec une démarche urbanistique de la mairie de Mulhouse. La passerelle qui rapprochera le musée du centre-ville débouche en effet sur un terrain vague, dont l'aménagement fera prochainement l'objet d'un appel d'offres, dans le cadre de la procédure Europan.
La commune envisage par ailleurs de rétrocéder au musée un terrain de sport, pressenti comme site de démonstration des voitures de collection.
Au-delà des projets architecturaux, le rapprochement entre le grand public et les musées constitue le fondement de ce qu'Ariane Salmet-Roblin appelle le « laboratoire mulhousien » : « Face à la baisse de fréquentation qui touche Mulhouse et qui menace de nombreux musées de province, on ne peut se contenter d'une logique exclusivement patrimoniale, sans aucun souci des retombées commerciales », analyse la chef de projet de MSF. D'où la recherche d'un compromis entre la muséographie traditionnelle et le concept de parc de loisirs, où chacun trouverait son compte, y compris l'amateur éclairé.
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Une recherche de compromis entre la muséographie traditionnelle et le concept de parc de loisirs.