Lors de la journée sur l’assainissement récemment organisée par le conseil général des Hauts-de-Seine, une table-ronde a permis de présenter quelques expériences innovantes, notamment à Gennevilliers et à Rueil-Malmaison. Deux idées prévalent : gestion des eaux à la parcelle – petite échelle de la propriété individuelle contre grande échelle de la commune – et techniques d’infiltration des eaux dans le sous-sol contre gros équipements onéreux.
A Gennevilliers, un drainage traditionnel. Pour résoudre les problèmes de saturation hydraulique au droit d’un terrain de football, le service communal de l’assainissement de Gennevilliers a profité de la réhabilitation de l’équipement sportif pour mettre en place un système de récupération des eaux pluviales. Il permet d’arroser les espaces verts du stade et d’alimenter en eau un centre équestre distant de 150 m. Après le drainage traditionnel du terrain de football, les eaux pluviales sont rabattues, dans un regard de vide, au bout du terrain où sont collectées aussi les eaux pluviales des allées entourant l’ouvrage. Une pompe conduit les eaux dans une citerne (25 m3) et, de là, une autre pompe la dirige vers le réseau d’arrosage du stade ou vers celui du centre équestre.
« Nous avons utilisé le réseau d’épandage, ancien système d’épuration des eaux de la banlieue nord et de Paris, abandonné à la fin des années 1960. En y stockant les eaux pluviales, nous avons déconnecté 270 m3 de pluie décennale du réseau d’assainissement », explique Christophe Lanier, responsable de l’assainissement à la mairie de Gennevilliers.
Le surcoût d’une telle installation atteint 30 000 euros (soit 5 % du montant chantier), financé à 80 % par l’Agence de l’eau, le conseil régional et le conseil général.
A Rueil-Malmaison, le puisard revient à la mode. Après l’orage du 31 mai 1992 (91 millimètres d’eau tombés en 40 minutes), la Ville Rueil-Malmaison a mis en place une politique de gestion des eaux pluviales stockées à la parcelle. « Notre système reconstitue le cycle naturel des eaux. Il les renvoie au sous-sol et à la nappe phréatique », explique Marc Beaure d’Augères, directeur adjoint de l’environnement à la mairie de Rueil-Malmaison. But : éviter les inondations et retenir les eaux de ruissellement, chargées de métaux lourds, versées en Seine. Moyen : demander aux propriétaires (c’est obligatoire), dans le cadre du PLU, de s’équiper d’un puisard pour envoyer les eaux de pluie dans le sous-sol pour recharger la nappe phréatique et soulager les réseaux d’assainissement. Si le sol est argileux, la ville suggère de construire des bassins d’accueil pour renvoyer de façon différée les eaux vers les réseaux. « Ce sont des mesures complémentaires à la constitution du réseau. C’est un équipement progressif », ajoute Marc Beaure d’Augères. Depuis dix ans, début de l’expérience, 500 ouvrages ont été mis en place permettant de retenir 7 800 m3.
Lors du dépôt du permis de construire, le propriétaire reçoit du service municipal d’environnement une note technique d’aide à la mise en place de l’équipement. Avec des suggestions : réutiliser un ancien puits, construire un puisard, mettre en place des drains. Pour un pavillon de 100 m2 d’emprise au sol, il faut compter un ouvrage d’une capacité de 2 m3, soit de 600 à 800 euros.
