Héricourt prépare son entrée dans la cour des gestionnaires de grands parcs de l’aire urbaine Belfort Héricourt Montbéliard. Jusqu’ici équipé d’un chapelet de squares de dimension modeste, le plus petit des trois pôles urbains de l’agglomération tri-départementale (Territoire-de-Belfort, Haute-Saône, Doubs) change de braquet : sur 2,5 hectares, le parc de la Lizaine s’affirmera en 2019 dans la continuité du Près-la-Rose, son grand frère de Montbéliard (Doubs), mais aussi dans le voisinage immédiat du centre-ville de Héricourt (Haute-Saône).
Eau retrouvée
« La proximité du Près-la-Rose a stimulé la demande de la commune », analyse Rémi Sublet, créateur de l’agence Sortons du bois, mandataire du projet. Avec le reflux de l’activité industrielle qui affecte l’ensemble de l’aire urbaine, Héricourt peut se rapprocher de la Lizaine : « En préservant les usines des crues, les berges abruptes ont entraîné la perte du contact avec l’eau », souligne le concepteur. Le rétablissement du lien, à l’occasion de l’aménagement du parc, situe ce dernier à l’échelle de la vallée de la Lizaine, dans la continuité de ses ripisylves spontanées, de ses boisements de ses pâturages.
Points noirs intégrés
Le rapprochement entre l’eau et les citadins touchera l’équipement public déjà implanté sur le futur parc : un stade de foot construit dans les années 1990, sur un promontoire isolé, appelé à se métamorphoser en prairie humide. Cette transformation entre dans ce que Rémi Sublet définit comme « l’intégration des points noirs ». Sortons du Bois entend tirer parti de l’existant tel qu’il se présente, y compris les lignes à haute tension : tout comme la rivière, elles donnent au projet son orientation longitudinale et son inscription dans la double continuité de la trame verte et bleue et des promenades urbaines.
Vélos bienvenus
Sur ce dernier point, la piste cyclable intercommunale donnera un coup de fouet à l’attractivité du futur parc communal : sans tracé au moment du concours remporté par Sortons du bois au printemps dernier (avec le géomètre expert Delplanque-Meunier), l’infrastructure programmée par la communauté de communes de Héricourt traversera le site. Les deux maîtres d’ouvrage ont constitué un groupement de commandes qui harmonisera les deux opérations, dont le budget cumulé frôle le million d’euros.
Jeux de terres
Pour calibrer ses ambitions dans le registre des équipements ludiques sans sortir de cette enveloppe, le maître d’œuvre attend la levée d’une inconnue : quels volumes de terrassement exigera le décaissement de la Lizaine ? L’étude confiée à Sinbio répondra à cette question préalable aux modelages que Sortons du Bois pensera dans une double exigence : recherche d’équilibre entre déblais et remblais, respect des milieux humides encadré par la loi sur l’eau.
« L’étude Sinbio servira de variable d’ajustement », indique Rémi Sublet, qui ne désespère pas de garder la marge de manœuvre indispensable pour proposer une « aire de jeu d’exception, hors catalogue ». La levée de l’inconnue précédera la consultation des entreprises au cours de l’hiver prochain, en vue du démarrage du chantier en avril.
