Octobre 2006 : la signature entre l’association France Galop et la mairie de Paris entérine le fait que les trois pelouses centrales de l’hippodrome d’Auteuil sont rétrocédées à la ville pour y développer des activités sportives et récréatives de plein air, de promenade et de détente, tout en imaginant un grand paysage en harmonie avec le site. Au final, une opération de 12 ha sur un espace trois fois plus grand pour également retisser les liens entre le bois de Boulogne et la capitale.
Sport et détente.
Ceinturé par les pistes de courses hippiques, le projet s’inscrit dans la charte d’aménagement du bois et du plan local d’urbanisme (PLU). La première pelouse, au sud, côté porte d’Auteuil, est vouée à la promenade et aux loisirs ; elle accueille un terrain de rugby en gazon synthétique, ainsi qu’un terrain de football en gazon naturel, entouré d’une piste d’athlétisme de six couloirs formant un anneau de 400 m, revêtu d’un élastomère moucheté vert. Un bâtiment, semi-enterré sur deux niveaux, comprend un local technique et les vestiaires. La deuxième pelouse, au centre, « comme un havre de paix naturel », est entièrement dévolue au repos et aux loisirs tout en évoquant la fameuse mare d’Auteuil supprimée en 1921 pour l’extension de l’hippodrome. Une aire de jeux pour enfants a été réalisée à l’extrémité nord de cette pelouse. Facilement accessible depuis l’allée des Fortifications, elle est équipée d’un sol amortissant composé d’écorces de couleur sombre et entourée d’une large banquette en bois pour constituer à la fois une assise et une table. À proximité se trouve une borne-fontaine. Au nord du projet, côté porte de Passy, la troisième pelouse permet de rejoindre le lac supérieur. On y trouve un terrain de hockey recouvert d’un revêtement synthétique et deux terrains de basket au sommet d’une petite butte aplatie dont le talus donne naissance à des gradins. Enfin, un parcours de santé de 3 km, ponctué de 12 alcôves accueillant des agrès sportifs et 3 bornes-fontaines, s’affirme comme l’élément fédérateur de l’opération. Aménagé en périphérie des trois pelouses, il profite ainsi de la voie de service ceinturant les pistes.
Gestion responsable.
Élaboré dans le cadre d’une démarche de qualité environnementale, le projet répond à plusieurs objectifs : l’intégration dans le paysage des espaces sportifs et du bâtiment semi-enterré dont la toiture est recouverte d’une végétalisation extensive, une gestion de l’eau responsable (récupération des précipitations et utilisation de l’eau de la Seine pour les bassins d’agrément, plantation de végétaux nécessitant peu voire pas du tout d’arrosage…), recours à des systèmes de modulation de niveau d’éclairement pour les luminaires, réutilisation des matériaux du site pour les déblais et remblais et recyclage de ceux qui n’ont pu être réemployés.
Des cônes de visibilité.
La notion de « nappe paysagère » fédère l’ensemble du projet de réaménagement en assurant la compatibilité entre des exigences parfois difficilement conciliables. Ainsi, la présence des arbres, indispensables sur un tel parc, et la vue sur le déroulement des courses depuis les tribunes. Des cônes de visibilité ont été déterminés pour les dégager de toutes constructions et plantations, au niveau des obstacles de l’hippodrome. Trois cent cinquante sujets de forces variables mais d’essences identiques à celles que l’on trouve dans le bois et sur le site ont été plantés afin de constituer une structure paysagère verticale et de réduire la présence de certains équipements. Commencée en octobre 2010, la construction du projet s’est achevée en mai 2013, l’ouverture au public ayant eu lieu le 8 juin dernier.





